Delphes, le nombril du monde
Bref, on a visité Delphes…
Nous partons un samedi matin, Alexandros nous prête sa voiture (merci !) On traverse Athènes puis des paysages lunaires, montagneux. Au bord des routes, une écume venue des champs de coton. Premier stop : le musée archéologique de Delphes. On retrouve la famille Papadakis, notre amie Anne-Lucie, son mari Alexandros et leurs deux filles Artémis et Athéna, pour un pique-nique commun. On est le 28 octobre, fête nationale en Grèce. L’entrée du site est donc exceptionnellement gratuite. Chance ! Le musée est petit mais contient des merveilles. L’Aurige de bronze (un aurige est un conducteur de char de course) miraculeusement conservé. Un immense taureau en feuille d’argent et l’Omphalos ou nombril du monde (un genre de cône entouré de rubans sculptés).
Delphes était un lieu de culte dédié à Apollon mais aussi un centre politique, économique et religieux majeur entre le VIe et le IVe siècle avant Jésus-Christ. C’est ici qu’officiait la Pythie, cette prophétesse (c’est-à-dire, selon l’étymologie grecque, « celle qui parle à la place du dieu ») célèbre dans toute la Grèce et au-delà.
Apollon aurait fondé le site lui-même, après avoir construit le temple de Délos.
Un peu de mythologie, ça ne peut pas faire de mal !
Pourquoi le « nombril du monde » ?
— Zeus aurait fait partir deux aigles, chacun d’un côté du disque terrestre et les rapaces se seraient retrouvés à Delphes. C’est aussi simple que ça !
D’où vient le nom « Delphes » ?
— De δελφίνι (delphini : le dauphin) car Apollon aurait pris la forme de cet animal pour attirer un groupe de marins crétois, devenus ses premiers disciples.
Pourquoi la prophétesse s’appelle-t-elle la Pythie ?
— Parce qu’Apollon a dû combattre un python qui occupait le site et fut donc appelé Apollon pythien.
De la montagne à la mer
Nous sortons du musée sous la pluie et dans le brouillard. Nous reprenons les voitures pour rouler vers la mer et atteignons Galaxidis où nous passerons la nuit dans une pension à l’accueil très sympa. Nous visitons ce petit port sous la pluie avant de dîner dans une taverne de poisson. Le lendemain, petit déjeuner royal sur balcon donnant sur la mer. Artémis et Ernest récoltent quelques coquillages sur la plage. On remonte à Delphes en traversant la célèbre mer d’oliviers, cette immense forêt d’oliviers qui ondule jusqu’au rivage, et que la pluie nous avait totalement occultée la veille ! Le soleil est revenu et ses rayons magnifient le site que nous parcourons jusqu’au sommet, où se trouve le stade. Les enfants se faufilent entre les colonnes et les cyprès majestueux, courant librement dans ce site où l’on entend les cigales et le souffle lointain de prophéties anciennes. Nous profitons de cette balade entre les vieilles pierres pour discuter avec Anne-Lucie et Alex, amis que nous voyons (trop) rarement. Il est question de mythologie, d’éducation, d’histoire, d’expatriation et d’enfance… nous sommes bientôt sommés de rire moins fort par une guide allemande qui nous trouve un peu trop bruyants (espérons que nous n’avons pas dérangé quelque divinité, mais jusque-là, nous nous sentions chez nous, à peine dérangés par quelques autres touristes français et asiatiques matinaux) ! Après un chouette repas sur les marches d’une taverne en escalier dans la ville moderne de Delphes, nous reprenons le chemin d’Athènes.
Delphes l’envoûtante
Delphes est un lieu plein de grandeur et de mystère. Il est à la montagne ce que Délos est à la mer : un centre foisonnant de récits mythologiques, un épicentre politique et religieux de l’antiquité, un site grandiose et émouvant encore aujourd’hui. Une pensée à tous ceux, encore sous le charme, qui nous avait conseillé d’y faire une visite !