Catégorie : San Fransisco

USA – This is the end

USA – This is the end

Nous sommes encore imprégnés de notre formidable voyage dans l’Ouest américain. Comme à notre habitude, nous souhaitons conclure cet épisode par un petit générique de fin de voyage.

Le parcours

Voici une carte présentant notre parcours : environ 4000 km parcourus à travers 5 états de l’Ouest américain : Californie, Arizona, Utah, Colorado, Nevada.

Merci

Ce voyage n’aurait pas été le même sans les personnes formidables que nous avons rencontrées. Nous souhaitons les remercier ici chaleureusement :

  • Isabelle et Lucas qui nous ont mis en lien avec leur famille qui vit en Californie
  • Michel et Martine Guillaume et Céline pour leurs conseils (Universal studios, Bryce Canyon, , Antelope Canyon, Las Vegas…)
  • Teresa qui nous a accueilli dans sa maison de Riverside, près de Los Angeles, et est venue nous dire au revoir à l’aéroport le jour de notre départ, ainsi qu’Austin son fils qui nous a initié au baseball et a offert une balle à Armand, Solal et Ernest
  • Tous les campeurs rencontrés dans les Parcs nationaux (merci pour l’appel des Rangers quand Olivier s’est blessé, pour le prêt des duvets pour les nuits à -7°C au Grand Canyon, pour les conseils des Franco-canadiens qui nous ont permis de découvrir Capitol Reef, etc.)
  • Les Indiens Navajo, et en particulier notre guide à Antelope Canyon
  • La patronne du camping de Mesa Verde, cow-girl au grand cœur qui nous a proposé un hébergement en dur et des huiles de massage quand Olivier souffrait de lumbago
  • Kangla qui nous a accueilli dans sa maison de Milbrae et prêté sa voiture durant tout notre séjour à San Francisco
  • Fernando et Monica qui nous ont offert une super journée chez eux, en nous invitant au restaurant, puis en nous faisant rencontrer la famille de Lucas avant de nous emmener à la plage
  • Patrick Beauvillard, qui nous a conseillé d’aller visiter le Mystery Spot, lieu où la gravité terrestre est perturbée
  • Blandine du Printemps de l’éducation qui a permis la rencontre avec Wendy et sa fille et la découverte d’une école extraordinaire : la Tara Redwood school.

Fidèles à Castro ?

Fidèles à Castro ?

Castro, épicentre de la communauté gay

Le saviez-vous ? C’est à San Francisco qu’est né le sens du mot gay. Dans les années 1920, pour évoquer sans risque, en présence de personnes éventuellement hostiles, un quartier ou un bar fréquenté par des homosexuels, on disait « Connaissez-vous un endroit gai ? » Le mot qui signifiait insouciant, festif, en est venu progressivement à désigner un membre de la communauté homosexuelle.
Entre Mission, hispanique et populaire, et Haight-Ashbury, ancien quartier hippy devenu chic, Castro est une colline qui affiche sa liberté, en couleur, des trottoirs jusqu’aux drapeaux… La douceur de vivre qu’on y observe aujourd’hui n’a pas toujours été de mise. Harvey Milk, leader de la communauté gay dans les années 70 s’installa avec son compagnon à Castro et fut élu au conseil municipal. Il fit beaucoup pour la reconnaissance des homosexuels et encouragea ceux qui osaient faire leur « coming-out ». Mais en 1978, il fut assassiné ; depuis, le jour de sa naissance, 22 mai, a été institué « Harvey Milk Day ». Fidèles à Castro, ce sont donc les gays qui ont fait leur ce quartier de San Francisco…
En se baladant ce 12 avril dans la Castro street, nous nous sommes mêlés à une foule souriante et détendue ; réminiscences des Chroniques de San Francisco

San Fransisco – On en reste bouche baie !

San Fransisco – On en reste bouche baie !

Welcome to San Francisco !

Pour se loger à San Francisco, nous avons utilisé le site GuestToGuest recommandé par Denis, notre ami d’Argenteuil. GuestToGuest est un réseau mondial d’échange de maisons très bien pensé. Ainsi nous avons pu partager durant une semaine la maison de Kangla Tsung, Chinois autant qu’Américain et chercheur sur les traitements contre le cancer. Sa maison, située à Milbrae, au sud de San Francisco, offre une magnifique vue sur la Baie et sur l’aéroport.

Kangla nous a fait essayer sa Tesla model S, pour le plus grand plaisir des trois garçons. Cette voiture électrique, très en vogue en Californie, peut se garer toute seule, suivre les voies automatiquement sur autoroute, suivre un véhicule qu’on lui désigne. Elle se télécommande même à partir d’un smartphone ! K2000 n’a qu’à bien se tenir…

Kangla, notre adorable logeur, nous a aussi prêté pour la semaine son second véhicule, une BMW X5 qui nous a permis de sillonner librement la baie. Oui, c’est un fait : cet homme aime les voitures et la couleur rouge !

 

San Francisco, ville à facettes

Du haut de ses 67 mètres, le Golden Gate nous guette ! Et on ne nous avait pas menti, cette ville est pleine de collines. Un passage par la Lombard Street, célèbre rue en zigzag qui a été le lieu de tournage de plusieurs films dont Bullitt en 1968 avec Steve Mac Queen qui a marqué l’histoire de la poursuite automobile au cinéma. Steeve Mc Queen y frotte son pare-choc à 2’23 » dans l’extrait suivant. En vrai, elle est beaucoup plus impressionnante. En 1922, elle a été aménagée avec ces épingles pour ramener la pente de 27% à 16 % !

Puis Financial District et ses gratte-ciel, Chinatown grouillante et colorée, et enfin le Fisherman’s wharf (le quai du pêcheur)  avec ses phoques et ses bateaux qui font le spectacle.
Le lendemain, autre ambiance encore dans les collines résidentielles de San Francisco : la maison bleue de Maxime Le Forestier, la vue depuis le Buena Vista Park, les maisons coloniales du quartier hippie de Haight Hashbury où nous allons voir la maison de Janis Joplin.
Et puis, s’ouvrant sur la mythique baie de San Francisco, le Golden Gate Park avec ses musées aux architectures modernes, son incroyable jardin japonais, ses promeneurs du dimanche, le musée de Walt Disney – autre icône du pays -, les plages et les pontons où pêcheurs et bandes de jeunes s’installent côte à côte pour profiter de la douceur de vivre.

Balades en ville qui sont aussi des balades à travers l’imaginaire de notre époque. Tant de récits, de films, de chansons ont transporté des fragments de San Francisco jusqu’à nos vies européennes. Cette fois, même si on a pas mis des fleurs dans nos cheveux, on y est !

Quartier Mission : Mexicains et muralistes

Quartier Mission : Mexicains et muralistes

Dans les pas des Mexicains de San Francisco

Cécile qui s’intéresse à Frida Kahlo, a découvert quelques artistes mexicains du courant muraliste (début du XXe siècle) qui exprimaient leurs convictions socialistes, pacifistes et antifascistes à travers leurs œuvres monumentales comme Diego Rivera ou David Alfaro Siqueiros (son ennemi juré).
Diego Rivera, accompagné de sa femme Frida, a plusieurs fois séjourné à San Francisco, où il a réalisé ses premières peintures murales américaines. Nous ne les avons pas vu, mais le quartier de Mission à San Fransisco perpétue aujourd’hui cette tradition avec de magnifiques peintures murales expressives et engagées, qui ont jalonné une de nos agréables pérégrinations urbaines, loin de l’affluence du centre-ville. L’occasion de faire des ponts avec les autres villes où nous avions pu admirer des murs peints ou des graphs : Athènes, Londres, Berlin, Paris…
Ici aussi, appels à la paix, aux droits des hommes, des femmes, des minorités dans de flamboyantes peintures oniriques ou punks.

Quartier lointain

Mission n’est pas un quartier touristique, plutôt pauvre mais pas le plus pauvre, vivant, populaire, très influencé par la culture mexicaine car les habitants sont en majorité hispanophones, mais aussi tranquille, familial, jeune, engagé et parfois un rien hype. Je pense à cette petite pause dans un Delicatessen très « new-yorkais » dans l’ambiance, où nous avons dégusté des pâtisseries juives en écoutant du rock branché…

Évadez-vous à Alcatraz

Évadez-vous à Alcatraz

Une prison de haute sécurité

Alcatraz est une petite île de la Baie de San Fransisco située à moins de 2 km de la ville. Longtemps utilisée comme forteresse militaire, elle est ensuite devenue une prison militaire. En 1934, le rocher est transformé en une prison fédérale de haute sécurité. Pendant notre visite, on suivait un parcours d’audioguide qui nous montrait tous les endroits où vivaient les prisonniers tous les jours. Chacun avait une cellule de 2 m2, avec un lit, un WC, un lavabo et… une grille d’aération. Toutes les portes des cellules s’ouvrent en même temps, il y a plusieurs appels par jour. Des couloirs en hauteur protégés par des grilles permettent à des gardiens armés de surveiller l’ensemble de la prison 24h sur 24. On apprend aussi que durant les années de fonctionnement de la prison, 4 prisonniers sont morts suite à des coups de fourchettes de leurs camarades. Dans la cour de récréation, il y avait un coin pour les noirs et un autre pour les blancs et souvent des bagarres. Quand on faisait une bêtise, on allait au « trou », une pièce vide et sans lumière, avec une grille plus un mur. Pour s’occuper, les prisonniers jouaient à lancer un bouton de chemise et à le rechercher à tâtons dans le noir. Avec tout ça, vous pensez bien-sûr qu’il est impossible de s’enfuir… Mais pourtant…

Une évasion mystérieuse

Un an a été nécessaire pour préparer la plus mystérieuse évasion d’une prison fédérale américaine. Trois prisonniers, Franck Moriss et les deux frères Clarence et John Anglin ont créé en papier mâché des fausses têtes de mannequin peintes. Grâce à des petites cuillères, ils ont aussi creusé patiemment le ciment pour élargir les bouches d’aération de leurs cellules. La nuit du 11 juin 1962, ils grimpent sur le toit en passant par des cheminées et ils redescendent sur la plage. Avec des imperméables volés, ils fabriquent un radeau gonflable et s’échappent sur une autre île située en face.  Les gardiens ne s’en aperçoivent que le lendemain matin lors de l’appel. Depuis ils sont demeurés introuvables et le directeur de la prison a toujours affirmé qu’ils sont morts noyés car personne ne peut/doit sortir vivant d’Alcatraz.

Nouveau rebondissement

Mais en 2013 une mystérieuse lettre est parvenue à la police de Richmond dans la Baie de San Fransisco. Signée John Anglin, cette lettre affirme qu’ils se sont bien échappés tous les trois en juin 1962 et qu’ils ont survécu. Le célèbre évadé, âgé de 83 ans, y affirme qu’il est le seul survivant des 3 comparses et qu’il accepte de se rendre, si on lui promet une peine de moins d’un an et qu’on lui offre des soins médicaux. La police n’a pas accepté ses conditions et la lettre a été rendue publique par la chaîne CBS seulement en janvier 2018.
Cette évasion célèbre a été reconstituée dans le film L’évadé d’Alcatraz, tourné en 1979 par Don Siegel, avec Clint Eastwood.
(Solal)

« We Hold the Rock »

Fascinante prison sur son roc, au milieu de la baie de San Francisco, tout près de la vivante métropole et pourtant si loin pour ses détenus, Alcatraz est au printemps un écrin de verdure où poussent des plantes incroyables, amenées par les familles des gardiens et employés de la prison. Des espèces d’oiseaux protégées y ont fait leur nid. Nous nous sommes arrêtés, comme les centaines de visiteurs de notre bateau, tout attendris devant une famille d’oisillons qui traversait la petite route escarpée montant aux bâtiments de détention. Depuis sa fermeture par Kennedy en 1963, la végétation et la faune ont repris leurs droits sur ce bout de rocher isolé, et l’île est officiellement un Parc national, géré, protégé et conservé par des rangers. Toute l’année, des milliers de touristes y débarquent, poussés par la curiosité de visiter cette prison réputée inviolable et dont les célèbres détenus, tel Al Capone, ont fait sa réputation.

Mais avant d’obtenir le statut officiel de Parc national, l’île a connu quelques épisodes moins connus et qui ont été pourtant capitaux dans l’histoire des États-Unis et en particulier des Indiens. Grâce à son statut de parc national, des traces de cette histoire sont encore visibles sur l’île et surprennent le visiteur non-averti (comme nous !) Des tags détournent les anciens panneaux de la prison : « United Indian Property » masque encore partiellement l’officiel « United States Penitentiary » et une réserve d’eau porte encore la fière revendication « Indian Land », visible depuis toute l’île. De 1968 à 1971, alors que les hippies de San Francisco portaient les cheveux longs et vivaient sans complexe leurs libertés, des Indiens arrachés à leurs terres et à leur culture, sans argent et sans avenir dans la ville et l’American dream, se sont unis pour revendiquer leurs droits. Eux, à qui on interdisait de porter les cheveux longs – symbole de leur force et de leur appartenance – sous peine de les laisser mourir de faim, se sont réunis pour demander le respect de leur personne, de leur culture et de leur antériorité sur la terre d’Amérique. Bientôt rejoints par des Amérindiens de tout le continent, depuis l’Amérique du Sud jusqu’au Canada, de l’Est à l’Ouest américain, les Indiens se sont fédérés pour faire entendre leur voix à travers quelques manifestations marquantes et pacifistes qui ont permis de commencer à faire bouger les choses. L’une d’elle fut donc l’occupation et la revendication, en plusieurs tentatives, de l’île d’Alcatraz. Ce roc qui était à l’image de ce que leur avait laissé les Américains dans les réserves : un îlot isolé, désolé, une prison en somme…
L’expérience de l’occupation de l’île fut apparemment, pour ceux qui la vécurent, fondatrice : une vie de communauté, de solidarité et d’émergence d’idéaux. Le début d’un mouvement de reprise en main, d’affirmation de la communauté Indienne, dans toutes sa diversité.

Pour les touristes que nous avons été, le chemin semble encore long pour que les peuples indiens retrouvent une place digne dans la société et le paysage américain ! Dans les réserves, la pauvreté règne encore. Dans les Parcs nationaux, des traces des premières civilisations indiennes sont partout présentes, mais les Indiens ont été chassés de façon irrémédiable à la fin du XIXe siècle. Même si nous n’avons pas cherché à suivre « la piste des Indiens », un sentiment étrange nous prenait souvent à la vue du drapeau américain partout déployé et à la pensée que ces espaces magnifiques avaient été autrefois celui de la liberté, des animaux sauvages et des tribus nomades…
(Cécile)

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