Après Capitol Reef, nous traversons la belle et vaste Dixie National Forest, encore enneigée, et empruntons l’incroyable Highway 12, appelée « Million dollar road » tant elle nécessita d’efforts humains et financiers pour être construite. À travers de rocailleux paysages, la « Scenic Byway » passe là où seules des mules conduites par des hommes pouvaient se frayer un chemin ; le plus impressionnant étant quand elle domine d’imposantes falaises sur une très très étroite crête ! Après être passés à côté du « Hole in the rock » (trou creusé dans la falaise par des pionniers Mormons pour accéder à la vallée de Bluff) et de la Petrified Forest, nous arrivons à l’un de nos parcs nationaux favori :
Bryce Canyon…
… ses grandes orgues en pierre, ses couleurs orangées et blanches et ses hoodoos équilibristes (demoiselles coiffées). Une marche à travers la vallée et ses arbres magnifiques. On a caché ici le galet nomade trouvé à Capitol Reef. A-t-il continué son voyage ? Une expédition nocturne à la recherche de bois pour le barbecue s’est terminée dans un restaurant pour cow-boys où l’on a pu goûter un délicieux hamburger à la viande de bison. Et pour couronner le tout, un bain dans la piscine chauffée de l’hôtel voisin de notre camping : la belle vie !
Red Canyon
Juste un petit stop pour se promener entre les demoiselles coiffées rousses du Red Canyon, avant de reprendre la route pour notre prochaine étape.
Zion Canyon National Park
Un coin de paradis… que l’on explore cette fois par le bas. Falaises minérales impressionnantes (les plus hautes du monde, nous dit-on…) où les grimpeurs à main nue installent leur hamac pour dormir dans les reflets rougeoyants du soleil couchant. Joncs au bord de l’eau, cactus et faune sauvage qui viendrait presque nous manger dans la main…
Scrat (de l’Age de glace) existe ! Nous l’avons rencontré…
Death Valley
Ainsi nommée parce qu’elle mit à rude épreuve les pionniers qui la traversèrent, luttant contre la soif et la faim, magnifique Vallée de la Mort, le plus étendu des parcs nationaux d’Amérique… En arrivant, un Road-runner (bip-bip) passe devant nos roues et court sur la route avant de s’envoler (d’où son nom)… un peu plus tard, nous croisons son ennemi intime, le coyote ! Mais lui, on a eu le temps de le photographier.
Paysages lunaires et routes à l’infini dans ce désert qui résume un peu tous les déserts du monde : un coin Sahara, un coin désert de sel, des étendues rocailleuses, des montagnes aux couleurs époustouflantes, le fameux Zabriskie Point rendu célèbre par le film d’Antonioni en 1970… des carcasses de voitures. Ici les altitudes sont négatives : le désert s’étend pour une grande partie au-dessous du niveau de la mer. Et c’est aussi ici, à Furnace Creek, que le record mondial de chaleur a été atteint le 10 juillet 1913 : 56,7°C. À Badwater, les pionniers ne se risquèrent pas à boire malgré leur extrême soif : l’eau putride qui affleure se dessèche rapidement en laissant une trace de sel, que l’on voit dans les films tel que Valley of Love. Aujourd’hui, au coin du Visitor Center, un golf à la pelouse impeccable se déploie entre les palmiers… Cherchez l’erreur !
Soudain, des dunes… On se croirait en plein Sahara
Cet endrroit s’appelle Artists Palette tellement les couleurs des roches sont vives et nombreuses.
Zabriskie Point
Sequoia National Park
Ernest a déjà raconté notre découverte de ces géants dans cet article. Voici quelques photos…
Après la nuit sous la pluie, un petit brunch réconfortant…
La Californie accueillante
Notre premier Scrable en anglais… Pas facile !
Armand devant la souche d’un sequoia tombé…
Les sequoias cicatrisent lorsqu’ils sont brûlés et parviennent à survivre. Les incendies leur sont même bénéfiques car ils font de la place et permettent aux pommes des sequoias d’éclore.
Pose en famille devant le plus grand organisme vivant connu de la planète ! Il porte le nom d’un général qui, par contre, ne s’illustra pas comme un ami des Amérindiens…
Yosemite National Park
D’autres géants, un tunnel creusé dans le tronc d’un sequoia mort… des montagnes immenses (El Capitan qui a servi d’image de fond pour l’avant dernier système des Mac) et Half Dome. On croise un rallye de vieilles voitures, on campe avec les ours, on se promène parmi les chutes d’eau immenses et on découvre le travail de John Muir qui nous rappelle les fabuleux personnages du magnifique À l’orée du verger de Tracy Chevalier, que nous lisions sur place, transportés.
Ainsi se termine notre parcours à travers une douzaine de sites du grand ouest. Nous ressortons de ce périple avec les poumons pleins d’air pur, les yeux pleins de paysages sublimes et le sentiment d’avoir pu mesurer l’immensité de la Nature et la beauté de ces grands espaces. Nous sommes bien conscients de notre chance d’avoir pu parcourir tout ce chemin en famille, tous les cinq allant de découverte en émerveillement, en prenant le temps d’échanger, de partager des conversations au long cours et de mieux se connaître aussi tous les 5.
Au-delà des lieux remarquables, c’est aussi le road-trip lui-même que nous avons pu savourer : les paysages magnifiques le long des routes, le goût de l’aventure, ne pas savoir où l’on va dormir le lendemain, protéger notre nourriture des ours, camper en pleine nature, randonner et croiser des animaux sauvages et des végétaux étonnants. Croiser des Américains toujours ouverts et accueillants dans des véhicules improbables et vrombissants, traverser des déserts et des forêts et retrouver les traces de l’histoire : de la conquête de l’Ouest par les pionniers, des Indiens qui vivaient là et ont dû subir la déferlante des colons, de la guerre de sécession, des chercheurs d’or et des chasseurs de bisons. Un petit aperçu d’un pays-continent capable du meilleur comme du pire.
Utilisez vos 10 doigts pour partager cet article :
WordPress:
J'aime chargement…