Auteur/autrice : Olivier

Argenteuil – St Rémy l’Honoré : un marathon de 42 km

Argenteuil – St Rémy l’Honoré : un marathon de 42 km

L’idée

C’était un projet que j’avais après avoir lu Marcher, du philosophe Michel Puech et Géographie de l’Instant, de l’incontournable Sylvain Tesson.
Parcourir à pied les 42 km que nous faisions habituellement en voiture, à coup d’autoroutes, de 4 voies et de tunnels, pour aller rendre visite à mes grands-parents paternels, dans leur petite bicoque de Saint Rémy l’Honoré dans les Yvelines. Il nous faut dans ces conditions 3/4 d’heure de porte à porte, enfermés dans une carcasse de tôle, de mécanique et de gomme.

Et si nous prenions la mesure de ce trajet autrement ?
« (À pied) On retrouve le sens des distances, on découvre un rapport plus direct à l’espace et au temps. (…) En marchant, on avance plus lentement, mais en réalité on a beaucoup plus de liberté et d’autonomie » dit simplement Michel Puel.

D’accord, alors c’est parti… entre les examens des enfants, les réunions des parents et le départ vers notre prochaine destination, un laps de 2 jours nous restaient disponibles pour tenter l’expérience.

 

Le temps

Le 18 juin, nous sommes donc partis à 9h00, sacs au dos, pour quitter Argenteuil à travers les rues pluvieuses de ce matin gris. De planification, nous n’en avions pas vraiment et d’entrainement non plus. Mais un objectif clair, oui : parcourir 42 km en deux jours pour aller saluer Alfred, Jeannette et mon oncle Yves.
Sur la carte IGN à notre disposition, nous avons essayé de trouver les routes les plus éloignées des grands axes routiers mais aussi les plus directs. 21 km par jour, il ne fallait pas chômer ni faire de détour !
C’était aussi l’anniversaire de Solal, un peu morose de devoir s’éloigner de ses copains le jour de sa fête… mais à la faveur d’une averse de midi, l’estomac dans les talons après une matinée de marche, nous sommes entrés dans un restaurant chinois au Pecq et avons célébré les 12 ans du garçon !
Le soir, dans la forêt de Marly, nous avons planté la tente derrière des taillis. Est-ce interdit, le camping sauvage, ici ? Les joueurs de golf nous remercieront de n’avoir pas cédé à l’idée d’Olivier de faire notre campement sur un petit bout bien moelleux de la pelouse du Golf de St Nom la Bretèche… Après un pique-nique forestier, nous nous sommes couchés avec le soleil, fourbus d’une journée aux foulées allongées !
Le lendemain, 19 juin, petit-déjeuner à la brasserie de St Nom la Bretèche pour fêter mon anniversaire, cette fois-ci… re-boostés pour cette 2e journée de marche intensive, nous arrivons vers 17h30 à notre but, 20 rue des Pâtis, sous un soleil resplendissant !
À présent, nos garçons ne nous demandent plus, « c’est loin ? » mais « combien de temps ça met à pied ? », à moins qu’ils ne tentent de faire eux-même le calcul…

L’espace

Connecter des noms de ville, de parc, de forêt ou de lieu, avec la carte et surtout avec notre expérience réelle de marche à travers les paysages, donne une tout autre approche de la géographie…
Faire 21 km de marche à pied, pour des adultes non entrainés ou pour un enfant de 7 ans et demi… c’est une gageure ! Mais la fatigue, la gêne du sac sur le dos, la douleur des muscles raidis se mettent en suspend à plusieurs occasions dans le périple : là, le silence inespéré d’un coin de forêt, un point de vue sur la Seine, une rencontre avec un anglais sympathique pour remplir nos gourdes, un bout de route bordé de peupliers que l’on reconnait, tout près de notre objectif…
Mais il faut le dire, nous faisons le constat que la région parisienne n’est plus accessible aux piétons, sauf dans des chemins balisés où se rencontrent les randonneurs… improviser un voyage à pied entre le 95 et le 78, cela veut dire aussi traverser des zones industrielles, des quartiers où l’homme ne met plus le pied en dehors de son véhicule, se faire frôler par les camions, marcher le long des routes sans trottoir. Quand nous partons le matin, c’est dans le balai des camions poubelle et de leurs effluves malodorantes, sans compter les gaz d’échappement et l’omniprésence des voitures, même un peu loin des villes…
C’est aussi zigzaguer entre les champs de colza et d’avoine, traverser des forêts et se perdre dans les chemins dévastés par les pluies, traverser un petit village aux toits de chaume jamais visité, faire rire les passants avec notre chargement de randonneurs des villes !

 

L’action

Un pied devant l’autre, ce n’est pas seulement ça, la marche. Le nez en l’air, le regard et l’oreille à l’affut… Tous les sens ou presque sont sollicités.
Et puis, il y a aussi la pensée qui se met en marche. Les idées viennent. Les envies de partage. Discussions variées avec les enfants : des mangas préférés à l’agriculture biologique… « Marcher avec quelqu’un est une expérience de proximité originale, qui permet de parler, bien sûr, mais pas seulement parler. Il faut déjà marcher du même pas » dit encore Michel Puech. Marcher ensemble oui, mais à chacun son style…
Lors d’une pause sur la mousse d’un sous-bois, bataille de bâtons, sieste ou lecture au coin de l’arbre, chacun reprend le temps d’une pause son rythme propre, mais pas celui imposé par les activités ou la ville ; celui du temps et de l’espace libre.
Enfin, connaître la joie tous ensemble d’arriver, de toucher au but, d’avoir réussi notre défi… sans compter la délicieuse assiette de pâtes bolognaises qu’Yves nous préparait !

USA – This is the end

USA – This is the end

Nous sommes encore imprégnés de notre formidable voyage dans l’Ouest américain. Comme à notre habitude, nous souhaitons conclure cet épisode par un petit générique de fin de voyage.

Le parcours

Voici une carte présentant notre parcours : environ 4000 km parcourus à travers 5 états de l’Ouest américain : Californie, Arizona, Utah, Colorado, Nevada.

Merci

Ce voyage n’aurait pas été le même sans les personnes formidables que nous avons rencontrées. Nous souhaitons les remercier ici chaleureusement :

  • Isabelle et Lucas qui nous ont mis en lien avec leur famille qui vit en Californie
  • Michel et Martine Guillaume et Céline pour leurs conseils (Universal studios, Bryce Canyon, , Antelope Canyon, Las Vegas…)
  • Teresa qui nous a accueilli dans sa maison de Riverside, près de Los Angeles, et est venue nous dire au revoir à l’aéroport le jour de notre départ, ainsi qu’Austin son fils qui nous a initié au baseball et a offert une balle à Armand, Solal et Ernest
  • Tous les campeurs rencontrés dans les Parcs nationaux (merci pour l’appel des Rangers quand Olivier s’est blessé, pour le prêt des duvets pour les nuits à -7°C au Grand Canyon, pour les conseils des Franco-canadiens qui nous ont permis de découvrir Capitol Reef, etc.)
  • Les Indiens Navajo, et en particulier notre guide à Antelope Canyon
  • La patronne du camping de Mesa Verde, cow-girl au grand cœur qui nous a proposé un hébergement en dur et des huiles de massage quand Olivier souffrait de lumbago
  • Kangla qui nous a accueilli dans sa maison de Milbrae et prêté sa voiture durant tout notre séjour à San Francisco
  • Fernando et Monica qui nous ont offert une super journée chez eux, en nous invitant au restaurant, puis en nous faisant rencontrer la famille de Lucas avant de nous emmener à la plage
  • Patrick Beauvillard, qui nous a conseillé d’aller visiter le Mystery Spot, lieu où la gravité terrestre est perturbée
  • Blandine du Printemps de l’éducation qui a permis la rencontre avec Wendy et sa fille et la découverte d’une école extraordinaire : la Tara Redwood school.

Highway 1 : de SF à LA

Highway 1 : de SF à LA

De San Francisco à Los Angeles par la côte

Pour rejoindre Los Angeles, nous avons réservé 3 jours pour prendre la mythique Highway 1 route n°1 de la Californie, qui longe la côte depuis San Francisco. Mythique car elle traverse des paysages encore sauvages, plages inattendues, forêts de sequoias en bord de mer, criques, rochers et falaises d’où il n’est pas rare d’apercevoir des loutres de mer, des dauphins et baleines qui profitent des courants marins propices pour venir se régaler près de la côte.
Battue par les vents et les pluies, la partie la plus réputée qui permet d’accéder à Big Sur, est fermée à la circulation depuis 2017 pour cause de glissement de terrain exceptionnel… mais de Los Angeles à San Francisco en passant par Palo Alto, Santa Cruz, Monterey et Santa Barbara, nous avons déjà eu un bel aperçu de cette côte unique qui a inspiré et abrité, loin de l’agitation des villes,  les écrivains Jack London, John Steinbeck, Henry Miller ou Kerouac.

Nos étapes, en bref

passage éclair à Palo Alto :  ville sans charme mais épicentre de la technologie, lieu de naissance de l’ordinateur, siège de Apple, Google et autres entreprises de la High Tech. Arrêt dans le magnifique campus de l’Université Standford qui fait rêver tous les étudiants de la côte Ouest.

stop extravagant à Santa Cruz : visite du Mystery Spot où la gravité n’est pas la même… 

puis quelques tours de montagnes russes au Santa Cruz Beach Broadwalk, 

et rencontre de Wendy et sa fille qui nous ont permis de découvrir la Tara Redwood School, minuscule école au milieu des pins et au pied d’un temple bouddhiste.

bain d’air marin à Monterey : la pluie ne nous a pas empêché de profiter de l’exceptionnel aquarium de Monterey, dans le quartier des anciennes conserveries Cannery Row. La rue de la Sardine a certainement beaucoup changé depuis que Steinbeck venait y fréquenter les bars, mais l’air iodé et l’odeur de la pêche y flottent toujours. L’aquarium, projet lancé par David Parckard (co-fondateur de Helwett-Parckard!) dans les années 80, reconstitue les milieux naturels de la baie. Ils sont ici incroyablement riches car un canyon de plus de 4000 m sous l’océan longe la côte et attire diverses espèces marines, des loutres de mer aux baleines… une visite inoubliable !

nuit de western à Los Alamos : dans cette ville-rue qui garde ses allures d’arrêt de diligence avec son saloon (où fut tourné le clip de Say, say, say, de McCartney et Mickael Jackson), nous avons passé une nuit à 5 dans une chambre pour 2, dans un motel plein de charme et de cactus. Souvenir ému du petit déjeuner copieux, œufs et pancakes, avant la dernière matinée sur le sol américain !

Des dauphins à Santa Barbara : pas trop le temps de s’arrêter dans cette ville charmante qui est certainement celle qui a le mieux conservé son passé espagnol. L’image un peu ringarde de la série télévisée nous fait sourire, mais c’est vrai que la ville est belle, vivante, le sable fin et les palmiers exotiques. Ici habitent des stars du cinéma, mais aussi des étudiants et des familles… Bon, on passe donc par manque de temps ! Mais non, il faut s’arrêter : tout près de nous, un couple de dauphins parade et nous disent au revoir. Merci les amis pour cet émouvant spectacle !

Music on the road

Music on the road

En roulant à travers les grands espaces, nous avons eu le temps de nous remplir les oreilles de musique. Pour les curieux, voici notre playlist On the road. Chaque titre a été ajouté à la demande d’un membre de la famille, je vous laisse deviner qui a choisi quoi…

On a aussi d’autres listes comme Chansons rebelles ou La bande son de l’histoire de Cécile et Olivier mais nous ne partagerons celles-ci que si vous êtes nombreux à nous supplier dans les commentaires !

Fidèles à Castro ?

Fidèles à Castro ?

Castro, épicentre de la communauté gay

Le saviez-vous ? C’est à San Francisco qu’est né le sens du mot gay. Dans les années 1920, pour évoquer sans risque, en présence de personnes éventuellement hostiles, un quartier ou un bar fréquenté par des homosexuels, on disait « Connaissez-vous un endroit gai ? » Le mot qui signifiait insouciant, festif, en est venu progressivement à désigner un membre de la communauté homosexuelle.
Entre Mission, hispanique et populaire, et Haight-Ashbury, ancien quartier hippy devenu chic, Castro est une colline qui affiche sa liberté, en couleur, des trottoirs jusqu’aux drapeaux… La douceur de vivre qu’on y observe aujourd’hui n’a pas toujours été de mise. Harvey Milk, leader de la communauté gay dans les années 70 s’installa avec son compagnon à Castro et fut élu au conseil municipal. Il fit beaucoup pour la reconnaissance des homosexuels et encouragea ceux qui osaient faire leur « coming-out ». Mais en 1978, il fut assassiné ; depuis, le jour de sa naissance, 22 mai, a été institué « Harvey Milk Day ». Fidèles à Castro, ce sont donc les gays qui ont fait leur ce quartier de San Francisco…
En se baladant ce 12 avril dans la Castro street, nous nous sommes mêlés à une foule souriante et détendue ; réminiscences des Chroniques de San Francisco

San Fransisco – On en reste bouche baie !

San Fransisco – On en reste bouche baie !

Welcome to San Francisco !

Pour se loger à San Francisco, nous avons utilisé le site GuestToGuest recommandé par Denis, notre ami d’Argenteuil. GuestToGuest est un réseau mondial d’échange de maisons très bien pensé. Ainsi nous avons pu partager durant une semaine la maison de Kangla Tsung, Chinois autant qu’Américain et chercheur sur les traitements contre le cancer. Sa maison, située à Milbrae, au sud de San Francisco, offre une magnifique vue sur la Baie et sur l’aéroport.

Kangla nous a fait essayer sa Tesla model S, pour le plus grand plaisir des trois garçons. Cette voiture électrique, très en vogue en Californie, peut se garer toute seule, suivre les voies automatiquement sur autoroute, suivre un véhicule qu’on lui désigne. Elle se télécommande même à partir d’un smartphone ! K2000 n’a qu’à bien se tenir…

Kangla, notre adorable logeur, nous a aussi prêté pour la semaine son second véhicule, une BMW X5 qui nous a permis de sillonner librement la baie. Oui, c’est un fait : cet homme aime les voitures et la couleur rouge !

 

San Francisco, ville à facettes

Du haut de ses 67 mètres, le Golden Gate nous guette ! Et on ne nous avait pas menti, cette ville est pleine de collines. Un passage par la Lombard Street, célèbre rue en zigzag qui a été le lieu de tournage de plusieurs films dont Bullitt en 1968 avec Steve Mac Queen qui a marqué l’histoire de la poursuite automobile au cinéma. Steeve Mc Queen y frotte son pare-choc à 2’23 » dans l’extrait suivant. En vrai, elle est beaucoup plus impressionnante. En 1922, elle a été aménagée avec ces épingles pour ramener la pente de 27% à 16 % !

Puis Financial District et ses gratte-ciel, Chinatown grouillante et colorée, et enfin le Fisherman’s wharf (le quai du pêcheur)  avec ses phoques et ses bateaux qui font le spectacle.
Le lendemain, autre ambiance encore dans les collines résidentielles de San Francisco : la maison bleue de Maxime Le Forestier, la vue depuis le Buena Vista Park, les maisons coloniales du quartier hippie de Haight Hashbury où nous allons voir la maison de Janis Joplin.
Et puis, s’ouvrant sur la mythique baie de San Francisco, le Golden Gate Park avec ses musées aux architectures modernes, son incroyable jardin japonais, ses promeneurs du dimanche, le musée de Walt Disney – autre icône du pays -, les plages et les pontons où pêcheurs et bandes de jeunes s’installent côte à côte pour profiter de la douceur de vivre.

Balades en ville qui sont aussi des balades à travers l’imaginaire de notre époque. Tant de récits, de films, de chansons ont transporté des fragments de San Francisco jusqu’à nos vies européennes. Cette fois, même si on a pas mis des fleurs dans nos cheveux, on y est !

Quartier Mission : Mexicains et muralistes

Quartier Mission : Mexicains et muralistes

Dans les pas des Mexicains de San Francisco

Cécile qui s’intéresse à Frida Kahlo, a découvert quelques artistes mexicains du courant muraliste (début du XXe siècle) qui exprimaient leurs convictions socialistes, pacifistes et antifascistes à travers leurs œuvres monumentales comme Diego Rivera ou David Alfaro Siqueiros (son ennemi juré).
Diego Rivera, accompagné de sa femme Frida, a plusieurs fois séjourné à San Francisco, où il a réalisé ses premières peintures murales américaines. Nous ne les avons pas vu, mais le quartier de Mission à San Fransisco perpétue aujourd’hui cette tradition avec de magnifiques peintures murales expressives et engagées, qui ont jalonné une de nos agréables pérégrinations urbaines, loin de l’affluence du centre-ville. L’occasion de faire des ponts avec les autres villes où nous avions pu admirer des murs peints ou des graphs : Athènes, Londres, Berlin, Paris…
Ici aussi, appels à la paix, aux droits des hommes, des femmes, des minorités dans de flamboyantes peintures oniriques ou punks.

Quartier lointain

Mission n’est pas un quartier touristique, plutôt pauvre mais pas le plus pauvre, vivant, populaire, très influencé par la culture mexicaine car les habitants sont en majorité hispanophones, mais aussi tranquille, familial, jeune, engagé et parfois un rien hype. Je pense à cette petite pause dans un Delicatessen très « new-yorkais » dans l’ambiance, où nous avons dégusté des pâtisseries juives en écoutant du rock branché…

Vous êtes ici

Vous êtes ici

Le propre d’un voyage, c’est qu’on ne sait plus très bien où l’on est. Changer de lieu souvent nous prive de nos repères et aiguise la vigilance. Se repérer, comprendre, imaginer l’invisible à partir du visible. Où est-on vraiment ? Qui sont les habitants de ces lieux, humains ou animaux, comment vivent-ils ? Questions pratiques autant qu’existentielles… Heureusement, des gens bien informés prennent soin de nous renseigner. You Are Here apparaît comme par magie sur de nombreux panneaux et nous aide à comprendre où nous sommes rendus. Un peu désuet à l’ère du GPS, ce Vous êtes ici avec sa petite flèche trônant sur un plan ou une maquette est comme un petit mot amical glissé à notre oreille par l’esprit des lieux. Voici quelques photos des endroits que nous avons visités… vus sous un angle très particulier.

Mes photos de touriste(s)

Mes photos de touriste(s)

Les belles choses attirent du monde ! Lors de notre voyage, nous croisons de nombreux visiteurs, des gens curieux et sensibles venus, comme nous, admirer de belles choses. À nouveau, nous sommes frappés par la folie du selfie. Et comme il est souvent difficile d’échapper aux touristes lorsqu’on se trouve à un point de vue remarquable, je décide de ne pas les éviter mais de les photographier. Certains, il faut le dire, imaginent des mises en scène oscillant entre le cocasse et le dangereux…

Pour ce petit jeu photographique, je me donne deux règles :

1- La photo doit être prise au plus près de la photo prise par la personne

2 – La photo doit montrer à la fois la personne photographiée et une partie du paysage

Voici quelques unes de mes photos de touriste(s)… merci à eux !

On était à L’Ouest -2-

On était à L’Ouest -2-

Après Capitol Reef, nous traversons la belle et vaste Dixie National Forest, encore enneigée, et empruntons l’incroyable Highway 12, appelée « Million dollar road » tant elle nécessita d’efforts humains et financiers pour être construite. À travers de rocailleux paysages, la « Scenic Byway » passe là où seules des mules conduites par des hommes pouvaient se frayer un chemin ; le plus impressionnant étant quand elle domine d’imposantes falaises sur une très très étroite crête  ! Après être passés à côté du « Hole in the rock » (trou creusé dans la falaise par des pionniers Mormons pour accéder à la vallée de Bluff) et de la Petrified Forest, nous arrivons à l’un de nos parcs nationaux favori :

Bryce Canyon…

… ses grandes orgues en pierre, ses couleurs orangées et blanches et ses hoodoos équilibristes (demoiselles coiffées). Une marche à travers la vallée et ses arbres magnifiques. On a caché ici le galet nomade trouvé à Capitol Reef. A-t-il continué son voyage ? Une expédition nocturne à la recherche de bois pour le barbecue s’est terminée dans un restaurant pour cow-boys où l’on a pu goûter un délicieux hamburger à la viande de bison. Et pour couronner le tout, un bain dans la piscine chauffée de l’hôtel voisin de notre camping : la belle vie !

Red Canyon

Juste un petit stop pour se promener entre les demoiselles coiffées rousses du Red Canyon, avant de reprendre la route pour notre prochaine étape.

Zion Canyon National Park

Un coin de paradis… que l’on explore cette fois par le bas. Falaises minérales impressionnantes (les plus hautes du monde, nous dit-on…) où les grimpeurs à main nue installent leur hamac pour dormir dans les reflets rougeoyants du soleil couchant. Joncs au bord de l’eau, cactus et faune sauvage qui viendrait presque nous manger dans la main…

 

Death Valley

Ainsi nommée parce qu’elle mit à rude épreuve les pionniers qui la traversèrent, luttant contre la soif et la faim, magnifique Vallée de la Mort, le plus étendu des parcs nationaux d’Amérique… En arrivant, un Road-runner (bip-bip) passe devant nos roues et court sur la route avant de s’envoler (d’où son nom)… un peu plus tard, nous croisons son ennemi intime, le coyote ! Mais lui, on a eu le temps de le photographier.
Paysages lunaires et routes à l’infini dans ce désert qui résume un peu tous les déserts du monde : un coin Sahara, un coin désert de sel, des étendues rocailleuses, des montagnes aux couleurs époustouflantes, le fameux Zabriskie Point rendu célèbre par le film d’Antonioni en 1970… des carcasses de voitures. Ici les altitudes sont négatives : le désert s’étend pour une grande partie au-dessous du niveau de la mer. Et c’est aussi ici, à Furnace Creek, que le record mondial de chaleur a été atteint le 10 juillet 1913 : 56,7°C. À Badwater, les pionniers ne se risquèrent pas à boire malgré leur extrême soif : l’eau putride qui affleure se dessèche rapidement en laissant une trace de sel, que l’on voit dans les films tel que Valley of Love. Aujourd’hui, au coin du Visitor Center, un golf à la pelouse impeccable se déploie entre les palmiers… Cherchez l’erreur !

 

Sequoia National Park

Ernest a déjà raconté notre découverte de ces géants dans cet article. Voici quelques photos…

Yosemite National Park

D’autres géants, un tunnel creusé dans le tronc d’un sequoia mort… des montagnes immenses (El Capitan qui a servi d’image de fond pour l’avant dernier système des Mac) et Half Dome. On croise un rallye de vieilles voitures, on campe avec les ours, on se promène parmi les chutes d’eau immenses et on découvre le travail de John Muir qui nous rappelle les fabuleux personnages du magnifique À l’orée du verger de Tracy Chevalier, que nous lisions sur place, transportés.

Ainsi se termine notre parcours à travers une douzaine de sites du grand ouest. Nous ressortons de ce périple avec les poumons pleins d’air pur, les yeux pleins de paysages sublimes et le sentiment d’avoir pu mesurer l’immensité de la Nature et la beauté de ces grands espaces. Nous sommes bien conscients de notre chance d’avoir pu parcourir tout ce chemin en famille, tous les cinq allant de découverte en émerveillement, en prenant le temps d’échanger, de partager des conversations au long cours et de mieux se connaître aussi tous les 5.
Au-delà des lieux remarquables, c’est aussi le road-trip lui-même que nous avons pu savourer : les paysages magnifiques le long des routes, le goût de l’aventure, ne pas savoir où l’on va dormir le lendemain, protéger notre nourriture des ours, camper en pleine nature, randonner et croiser des animaux sauvages et des végétaux étonnants. Croiser des Américains toujours ouverts et accueillants dans des véhicules improbables et vrombissants, traverser des déserts et des forêts et retrouver les traces de l’histoire : de la conquête de l’Ouest par les pionniers, des Indiens qui vivaient là et ont dû subir la déferlante des colons, de la guerre de sécession, des chercheurs d’or et des chasseurs de bisons. Un petit aperçu d’un pays-continent capable du meilleur comme du pire.

 

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