Catégorie : Apprentissages

Les voyages forment la jeunesse… rencontre autour de notre expérience le 9 juin à Paris

Les voyages forment la jeunesse… rencontre autour de notre expérience le 9 juin à Paris

À l’issue de cette année de voyages, l’heure des bilans arrive… qu’est-ce qu’on a découvert pendant cette année ? qu’a-t-on chacun appris ? comment l’a-t-on vécu ? que nous en reste-t-il? quelles envies sont nées ? et la suite… ?!

Sur l’invitation du Printemps de l’éducation, samedi 9 juin, de 17h30 à 19h, nous viendrons tous les 5 à l’École Être et Savoir (2 rue Santerre 75012, près de Nation) pour partager notre expérience.

Pourquoi cette année de voyages ? Quels moyens nous-sommes nous donnés ? Comment avons-nous organisé les apprentissages, les temps en famille et les temps pour soi, la vie sans école et sans argent… Qu’est-ce qui fait peur, qu’est-ce qui fait envie, qu’est-ce qui surgit et que l’on n’avait pas du tout prévu ?

Soyez nombreux à venir, inscrivez-vous et n’hésitez pas à partager l’information !
On vous prépare quelques photos et des témoignages exclusifs… et pour couronner le tout, la rencontre sera suivie d’un buffet pour continuer de façon conviviale les discussions !

Notre année n’est certes pas finie… et depuis l’Ardèche où nous sommes actuellement, nous imaginons déjà les grandes lignes de notre prochain voyage : après la Bretagne, la Grèce, l’Inde, l’Ouest américain, nous traverserons cet été une petite partie de l’Europe en Combi Wolkswagen pour aller chatouiller les côtes de la Croatie.

Notre année de découvertes en famille

Au plaisir de vous voir !
La famille 10 pieds 10 mains

Les bons mots : ça continue !

Les bons mots : ça continue !

Premier bilan…

« Je ne sais pas si c’est mon voyage préféré, mais en tout cas, c’est mon année préférée. »
Ernest

Chanson française

« Serge Gainsbourg, il était vraiment poinçonneur aux Lilas ? »
Armand

À bon entendeur…

Le père : — Il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre
L’enfant : — Quoi ?

Géopolitique :

« Il m’arrive de confondre le Bretzel et le Brexit. »
Solal

Culture et gastronomie

« Je rêve d’une immense bibliothèque pleine de mangas… Sauf un rayon qu’on garderait pour les livres de cuisine. »
Solal

Culture encore

On hésitait à visiter le musée De Young de San Fransisco…
« Maman, tu ne peux pas me priver d’art moderne ! »
Ernest

Les parcs nationaux de l’Ouest – Sequoia

Les parcs nationaux de l’Ouest – Sequoia

Sequoia National Park par Ernest

On est parti le matin assez tôt pour aller au Sequoia National Park. Malheureusement, on n’a pas vu de Séquoia en entrant dans le parc. Je me demandais où ils étaient. On dit qu’il y a énormément d’ours là-bas. Il y a même des sécurités pour les ours. Malheureusement, on n’a pas vu d’ours.

On est monté beaucoup en altitude. Il y avait beaucoup de brouillard. On s’est arrêtés à un point de vue et on voyait que le brouillard. L’eau de la gourde a giclé à cause de la pression qui avait changé tellement on était haut. Et, tout d’un coup, on rentre dans une forêt où on voyait beaucoup d’arbres normaux et quelques arbres beaucoup plus gros et beaucoup plus grands que les autres. Leur tronc est un peu orange et leurs branches montent vers le haut. Leur écorce résonne quand on tape dessus. Elle résiste aux incendies. Ce sont des Séquoias !

Quand les séquoias tombent, ils laissent de la place aux autres. Il ne faut pas les confondre avec les Redwood, des pins géants qui poussent sur la côte Pacifique. On arrive à une balade qui traverse la forêt des géants. Il y avait beaucoup de séquoias qui étaient tombés. Je grimpais dessus assez difficilement. Leurs pommes de pin sont petites et quand les séquoias sont petits, ils ont des branches de partout. Contrairement aux grands qui n’ont des branches que vers le haut. Il y avait beaucoup d’écureuils. Armand a fait basculer un tronc énorme. On croyait voir le plus grand organisme vivant du monde… En cas d’incendie, les troncs des séquoias brûlent de l’intérieur mais ça ne les tue pas. Cela fait des ouvertures et on peut même rentrer dedans.

Finalement, on est allé voir le plus grand organisme vivant du monde, c’est un séquoia géant, qui se trouve quelques kilomètres plus loin et s’appelle Général Sherman. La plus grosse branche de cet arbre est tombée. On peut aussi passer à l’intérieur d’un tunnel creusé dans un tronc de séquoia mort.

Nos rencontres avec Gandhi

Nos rencontres avec Gandhi

Gandhi est une personne importante dans l’histoire de l’Inde, il a lutté pour l’indépendance de son pays. Nous avons pu le croiser sur notre chemin à plusieurs reprises : au musée de Gandhi à Maduraï, en statue à côté de la plage de Pondichéry et sur tous les billets de roupies indiennes.

Sa biographie

Mohandas Karamachand Gandhi est né en 1869 en Inde et mort à Delhi en 1948, assassiné par un extrémiste hindou. Il était dirigeant politique de religion hindoue mais acceptait très bien toute autre religion. Sa famille était de la caste des marchands (une caste basse). Son père fut employé au tribunal du Rajasthan puis premier ministre de la principauté de Rajkot. À 13 ans, il est marié à Kasturba Makhanji, ils ont 4 fils. Il étudie le droit en Angleterre de 1888 à 1891 pour devenir avocat à son retour. Mais ne réussissant pas bien en Inde, il décide donc de partir en Afrique du Sud où il défend déjà des Indiens au tribunal. Et devient un peu plus connu. À son retour, il commence une lutte non violente pour l’indépendance de l’Inde (qui est alors une colonie anglaise). En faisant des grèves de la faim, des marches (comme la célèbre marche contre les taxes du sel où il marcha jusqu’à la mer avec des milliers de personnes pour récolter lui-même son sel ), il incitait à la désobéissance civile — désobéir aux lois qui nous semblent injustes. Gandhi a beaucoup été en prison avec tout cela (plusieurs années en tout), mais aura obtenu l’indépendance de l’Inde. Il a aussi défendu la cause des Intouchables (Hors castes) qu’il appelait les « enfants de Dieu ».

Il est surnommé le « Mahatma Gandhi » ce qui veut dire « grande âme ». Il est considéré comme un héros en Inde et au-delà des frontières.

Splendeur de l’hindouisme et clameur des klaxons à Maduraï

Splendeur de l’hindouisme et clameur des klaxons à Maduraï

L’arrivée à Maduraï a été pour nous un double choc et l’occasion de découvrir de nouvelles facettes de l’inde.

Premier choc : la rue !

Choc de la rue indienne bourdonnante, en mouvement continuel, avec ses klaxons incessants, ses rues boueuses, ses trottoirs – euh, quels trottoirs ? – sa circulation omniprésente et chaotique. Les petits métiers, les gens qui déplient un bout de tissu dans la rue et y alignent quelques babioles à vendre, les petits marchés à la sauvette mais permanents, les grappes d’Indiens partout, allongés à même le sol, accroupis, dormant dans leurs véhicules : tuktuk ou tricycles et les nombreux mendiants qui vous montrent leur bouche pour dire qu’ils ont faim. Dans la rue, la saturation des sens est permanente : couleurs, bruits, odeurs. Les photos et même les vidéos sont toujours décevantes car incapables de transmettre cette atmosphère si particulière. On réalise alors que les lieux qu’on a vu jusqu’ici dans le Kérala et qui nous paraissaient déjà très animés, étaient en fait des endroits plutôt calmes pour l’Inde !
Par quel bout prendre cette ville qui nous paraît tentaculaire ? Mani, un chauffeur de pousse-pousse, nous fait découvrir et partager sa ville avec beaucoup de tendresse et d’humanité : le marché aux tissus et ses tailleurs en enfilade dans un temple désacralisé, le marché aux bananes (le wall street de la banane, nous dit-il), le marché aux légumes et ses étals colorés puis celui aux bambous… Nous buvons sur ses conseils un délicieux Jigarthanda, boisson sucrée dont raffolent les Indiens, avant de faire un détour au musée Gandhi. Maduraï est en effet la ville où il décida de ne plus porter les habits occidentaux mais d’adopter le dhoti, drap noué en pagne, typique des paysans indiens.

Second choc : le temple

Une merveille architecturale et un temple hindou très ancien et très vivant. Ce temple est une vraie ville dans la ville, avec ses marchands, ses rituels, ses horaires et ses règles. Son architecture typique des temples dravidiens avec ces grosses tours pyramidales à la fois massives et grouillantes de sculptures colorées. On les appelle des gopura. Là nous rencontrons Mina, un guide francophone qui nous embarque dans ce labyrinthe et nous révèle quelques secrets sur le temple et quelques épisodes de l’histoire de Shiva et Parvati, sa femme, à qui est dédié le temple. Il pose sur nos fronts de la poudre rouge et blanche (faite avec de la cendre de bouse de vache : rien ne se perd !). Il nous conseille de revenir le soir pour assister au rituel du voyage de la statue. En effet, la statue de Shiva est déplacée à chaque coucher du soleil pour passer la nuit en compagnie de la statue de sa femme Parvati, sise dans un autre temple, afin qu’ils puissent engendrer le monde. Fumées d’encens, sons du tambour et de la flute et ferveur des participants nous étourdissent.

 

Maduraï est une ville très touristique… pour les Indiens ! De pèlerinage même. Nous n’y croisons que peu d’Européens. Et nous devenons nous-mêmes une attraction : notre peau blanche fascine et tout le monde veut son selfie avec les petits frenchies, en particulier avec Ernest ! What’s your name ? Which country ? Photo please ? Snap ? Ça a pris de telle proportions qu’on a fini par refuser systématiquement (et poliment), dur dur d’être des stars !

Cécile et Olivier

 

La vie dans un ashram

La vie dans un ashram

Qu’est-ce que c’est un ashram ? Un guru ? Qui est Amma ? Qui vit à Amritapuri ? Qu’y fait-on ?

Nous avions réservé quelques nuits à l’ashram d’Amma, mais dans le taxi qui nous y amenait, nous ne savions répondre précisément à aucune de ces questions et nous n’en menions pas large… qu’allions nous découvrir à Amritapuri, cette mini-ville dans la ville autour de la maison natale d’Amma ?

  1. Un ashram c’est un lieu où des aspirants spirituels vivent avec leur maître, leur guru.
  2. Un guru, c’est donc une sorte de maître, quelqu’un qui inspire, littéralement « celui qui enlève l’ignorance et l’obscurité ». Il n’a pas en Inde le sens négatif que nous lui donnons en français.
  3. Amma, qui veut dire « mère », est le nom que lui ont donné ses premiers disciples. Née dans une petite maison de paysans, autour de laquelle est aujourd’hui construit l’ashram, Amma a été très tôt confrontée à la pauvreté et elle a décidé de faire son possible pour aider à sa mesure ceux qu’elle rencontrait. Rapidement, alors même qu’elle est encore enfant, elle se consacre aux autres et on l’appelle Amma. Aujourd’hui, elle est à la tête d’une ONG (ETW) qui agit localement (par exemple, lors du tsunami) mais aussi internationalement (à Fukushima, à la Nouvelle-Orléans après le cyclone Katrina…) Elle a fondé plusieurs écoles primaires et une université en Inde. Elle est aussi connue en France, et partout ailleurs, pour les « câlins » qu’elle donne à chacun : c’est le darshan d’Amma. Normalement, le darshan (sorte de bénédiction qui veut dire « vision ») n’implique pas de toucher son guru, mais Amma échappe sur ce point à la tradition hindoue. Amma est reconnue comme une cheffe spirituelle de l’hindouisme, bien qu’elle se déclare sans religion, et c’est elle qui est invitée aux côtés du Pape, du Dalaï Lama et autres représentants religieux internationaux pour représenter l’hindouisme.
  4. Amritapuri est donc l’ashram d’Amma et le siège de son ONG. Y vivent plus de 3000 résidents permanents, Indiens ou Européens : moines hindous, novices, ou aspirants moines, retraités qui se retirent dans un ashram comme cela en est la tradition en Inde, étudiants et mêmes quelques familles… Et bien sûr, des visiteurs, pour quelques mois ou quelques jours, comme nous. C’est Vishak, un résident français, qui nous accueille et nous explique tout en nous faisant visiter l’ashram.
  5. L’ashram est donc une véritable petite ville avec ses restaurants, ses épiceries thématiques, son hôpital gratuit, sa bibliothèque, son service de tri des déchets… et bien sûr son temple ! On y trouve beaucoup d’activités, la plupart liées à la spiritualité. Et tout cela fonctionne en grande partie grâce aux « sevas », les services désintéressés (bénévoles), rendus par les résidents et les visiteurs. Ici on se salue avec le mantra « Om namah Shivaya » partout présent en Inde : la formule rituelle d’accueil et de salutation courante entre hindous, mais aussi le mot de passe du wifi à Varkala ou la chanson écoutée en boucle par l’un de nos chauffeurs…

Nous avons finalement passé 3 nuits à l’ashram d’Amma. Ernest n’a pas trouvé la chambre de cet « hôtel » aussi confortable que les précédentes, et pour cause, ce sont des chambres monastiques, très simples… À 5 dans 10 m2, sans climatisation ni eau chaude, avec un robinet dont l’eau coulait rouge, c’est sûr que le confort était spartiate ! Notre chambre était au dernier étage et nous avions pour seuls voisins des chauve-souris et des pigeons… mais une fois propre, nous nous sommes peu à peu attachés à notre chambre !

En tant que visiteurs, nous étions parfois dans nos petits souliers, car il nous a d’abord fallu comprendre le fonctionnement et les règles de l’ashram – qui étaient en fait pour beaucoup, celles des Hindous. Enlever ses chaussures avant de rentrer dans un lieu ; avoir une tenue décente ; respecter le silence lors des prières ; ne pas prendre de photos, etc. Mais les résidents étaient généralement accueillants et ouverts, à partir du moment où nous respections les règles de base. La plupart étaient habillés en blanc, mais nous n’étions pas les seuls à porter des habits flashy. Nous cherchions constamment notre chemin, mangions le plus souvent à la cantine européenne (moins épicée!) et posions beaucoup de questions mais nous avons finalement appris beaucoup sur les traditions indiennes et hindoues, et rencontré des gens aux parcours très différents et venant du monde entier (Italie, Espagne, France, Brésil, États-Unis, Australie, Israël)…

Pétronille occupée à la fermeture des sacs de déchets.

Petit clin d’œil à Pétronille, jeune Française arrivée le même jour que nous, qui passe une année en Inde après son BAC et qui avait déjà passé une année en Colombie après le Brevet !
Nous avons participé activement aux sevas en triant des bouteilles (dont une qui expulsa son liquide orange comme un boulet de canon quand Armand l’ouvrit), en cousant les sacs de tri (donnant des ampoules à Olivier) [cf le reportage de Solal en 2 vidéos ci-dessous], en chargeant des magazines dans un camion, en étalant des pâtes à pizza…
et nous avons profité de l’hôpital gratuit pour demander un avis sur l’otite d’Ernest (ah, la clim!), de la bibliothèque pour lire des BD en français, de la boutique d’occasion pour acheter une chemise en lin…
Nous n’avons pas eu le courage de nous lever à 5h pour la première prière, mais cela n’a froissé personne ! Et nous sommes restés bien à l’abri pendant que le cyclone Ockhi passait au-dessus de nos têtes.

Et Amma, nous direz-vous ? Eh bien nous ne l’avons pas vu car elle était à ce moment là en France où elle vient chaque année.

En trois jours, nous avons pu satisfaire notre curiosité et en savoir plus sur l’action d’Amma et de son association Embracing the World. En bon Français, nous sommes plutôt allergiques à la dimension mystique qui se dégage des rituels et à certains rapports au maître qui nous  évoquent un fort culte de la personnalité… Mais cette dimension semble culturellement très différente en Inde, comme nous avons pu le voir dans les mémoriaux à Ghandi (à Maduraï) et à Abdul Kalam (à Rameswaram).
En tout cas, les gens que nous avons rencontrés ici nous ont tous parus joyeux et tolérants. Ils étaient très actifs et engagés, conscients des questions écologiques et sociales, avec une forte spiritualité mais sans prosélytisme exagéré. La plupart nous ont simplement souhaité de rencontrer Amma pour nous faire notre propre opinion.

 

 

 

7 ans Deluxe – par Ernest

7 ans Deluxe – par Ernest

Le 24 novembre 2017, pour fêter les 7 ans d’Ernest, nous avons voulu faire les choses en grand!
Le décor : une maison typiquement kéralaise, des cocotiers, une piscine, des chambres « Deluxe » avec air climatisé, eau chaude et vue sur les backwaters. Ernest vous raconte…

Au Cocobay resort

On doit prendre un bateau pour y accéder, ça dure 3 minutes, et il y a une petite porte… mais après on voit que c’est géant ! Quand on arrive c’est impressionnant parce que c’est au milieu d’un lac. Nous, on est resté seulement 2 jours, et on avait l’impression qu’on était resté une semaine… Dans l’hôtel, il y a une piscine, qui est très verte et très grande. Elle n’est pas très profonde mais moi, j’avais quand même pas pied. À côté, il y a un petit bassin, et même un ballon si on veut y jouer dans l’eau. Et cette piscine, elle était fameuse ; du coup on s’est baigné au moins 4 heures tous les jours !
Dans l’hôtel, il y a aussi une salle de jeux avec un babyfoot, une table de ping pong et un carrom (le billard indien). Aussi, il y a un restaurant (au début, je ne savais pas qu’il y avait des restaurants dans les hôtels) et à côté une balançoire.

La nuit d’anniversaire

Au début, on a mangé un repas très bon du restaurant indien de l’hôtel.

Après on a tant attendu le gâteau ! Il y en avait un de 1 kilo et un de 2 kilos… on a hésité et après on a choisi celui de 500 g. Et ça nourrissait son homme ! Moi j’ai juste mangé un coin, j’avais plus faim ! Il était très beau, et c’était écrit « Happy birthday Ernest ». Mais… on aurait pu croire que j’avais 1 an…

Une fin heureuse

… parce qu’il y avait une seule bougie ! Mais, au contraire, j’avais bien 7 ans.

Revenons aux choses anciennes.
On a rencontré des Français, Patrick et Sylvaine, et on a fait une ballade avec eux dans un bateau sur les backwaters. On a vu des chauves-souris géantes et beaucoup de rapaces.

Revenons à mon anniversaire.
Par grosse générosité, on a donné un peu de mon gâteau à nos amis français. Ils ont dit : « C’est drôle, c’est ton anniversaire et c’est nous qui recevons un cadeau ! » Ils avaient l’air de pleurer de joie.

 

Éléphants d’or et marchands du temple

Éléphants d’or et marchands du temple

Cochin, le 22 novembre 2017.

Edwin a vu qu’Ernest adorait les éléphants. Il nous a donc conseillé d’aller dans un temple hindou dans lequel se déroule une fête pendant une semaine. Pour cela, il nous a confié à Joddy qui possède un Tuk-tuk grand format, plus adapté pour un trajet à 5. Nous traversons une grande partie de la ville pour arriver à ce fameux temple et commençons à déambuler, escortés par Joddy.

On assiste alors à la toilette des éléphants et on croise un éléphant en plein travail : le transport de palmes.

C’est une rue entière qui est bondée et bordée de commerces en tout genre. On goûte au jus de canne à sucre pressé par de grosse machines :

Tout se vend ici : poudres pour le tilak, le fameux point que les hindous se font sur le front pour symboliser le troisième œil et la vision claire. Mais aussi babioles en tout genre, objets religieux ou symboliques en plastique : un mélange de modernité et de spiritualité : tellement indien !

Joddy nous propose ensuite d’entrer dans le temple. On doit quitter nos chaussures et les laisser à un gardien qui nous les surveille contre un petit billet. L’entrée du temple est, disons décorée à l’indienne… un premier choc visuel et sonore :

Nus pieds, nous arrivons dans une immense cour où des gens dansent et prient au son des percussions.

 

Au milieu de la cour, trône le cœur du temple réservé aux hindous. Il est entouré d’un mur couvert de milliers de petites flammes de bougies et décoré de guirlandes de fleurs.

Au fond de la cour, sont alignés les éléphants qui attendent d’être maquillés. Chacun est monté par son cornac.

Nous sommes les seuls non Indiens de l’assemblée et les gens nous regardent avec des sourires ou nous ignorent. Enfin, les éléphants sont prêts et les hindous défilent devant ces créatures ornées de masques dorés et surmontés de parasols. Tout cela semble normal ici !

 

 

Une folle soirée pour nous, dont nous garderons plein d’images, de sons et d’odeurs nouvelles dans nos  mémoires.

Surf à Varkala Beach

Surf à Varkala Beach

Shiva’s Garden, la pension sympa.

Après Cocobay, nous prenons le train et nous arrivons à Varkala. Nous nous installons dans une pension bien sympa, Shiva’s Garden, et le lendemain matin nous partons à la fameuse plage de Varkala (une eau très chaude et de grosses vagues).

Ce matin, on a fait du surf. Ernest, Solal et moi (Armand) .Olivier a essayé 2 min et n’a pas trop réussi. On n’avait pas prévu, mais comme on nous a proposé, Cécile n’a pas pu dire non (ouf !). Alors on a commencé, le prof nous a d’abord expliqué les mouvements sur le sable : allongés sur la planche, la tête en haut, et hop (« up »), on se lève. Tous les trois on a répété plusieurs fois avant d’aller sur les vagues … La c’était plus dur, le prof nous poussait et on devait se lever au bon moment, puis tenir l’équilibre. Super sensationnel mais on tombait toujours à l’eau. Dans les grosses vagues.

Voilà quelques-uns de nos exploits en vidéo :

Ernest en action :

Solal en action :

Et moi , en action :

 

Quand même assez épuisant. Alors pour se requinquer on achète de la noix de coco fraîche que l’on déguste sur place :

Au fil des backwaters

Au fil des backwaters

Sur les conseils d’Edwin, nous décidons de visiter les backwaters depuis Kochi et non depuis Alapuzzha, comme nous l’avions prévu. Nous nous laissons guider pour une journée entière dans un environnement totalement différent à la fois de la ville que nous venons de découvrir et de ce que nous connaissons, une plongée dans un paysage typique du Kérala… Les backwaters ce sont des lagunes, des lacs et des bras de rivières qui forment un réseau de grands et petits canaux, naturels ou artificiels, isolés de la mer d’Oman par une digue naturelle. Un lieu de pêche mais aussi de circulation intense de marchandises et maintenant… de touristes !

 

Départ à 8 heures pour quitter la ville et descendre à quelques kilomètres plus au sud, dans un taxi qui utilise environ 45 fois son klaxon en 5 minutes (compte fait par Solal, vérifié par Olivier). Le trajet nous permet de découvrir la ville au moment du pic de trafic : camions, bus scolaires, motos chargées de familles entières, écoliers et travailleurs à pied ou en vélo, nids de poule, chèvres et vaches se partagent la voie… sans parler des embardées nécessaires en raison des trous dans la chaussée, des inondations locales ou tout simplement de l’absence de voirie ! Après une heure d’un voyage captivant, nous sortons un peu froissés du taxi, au milieu d’une jungle luxuriante et humide. Un groupe d’une quinzaine de touristes (Suisses, Français, Anglais) se forme autour d’un guide Indien qui nous conseille d’acheter des bouteilles d’eau car, lors de cette croisière, il n’y aura « no shop, no restaurant, no market« . Le ton est donné : il va faire chaud, très chaud, et nous serons loin de la civilisation… c’est parti !

Nous montons à 7 sur un kettuvalam, petit bateau traditionnellement voué au transport des marchandises sur les backwaters. Sur ces bateaux, aucun clou : les pans de bois sont noués entre eux par des cordes en coir, fibre de noix de coco très utilisée dans la région. Avec un immense bambou, un conducteur nous fait glisser sur l’eau calme des backwaters, et nous rejoignons très vite des canaux ombragés longeant des fermes espacées au milieu d’une végétation luxuriante.

 

Dans ce cadre incroyable, nous observons les femmes battre leur linge, les canards s’ébrouer, les nénuphars s’ouvrir et les cocotiers former une canopée dentelée au-dessus de l’eau verte. Notre guide nous apprend à ouvrir l’œil : bananiers, amandiers, cacaotiers, ananas sauvages, cormorans, martin pêcheurs…

Premier arrêt dans une ferme qui produit des épices. Notre guide nous aide à reconnaître les graines du poivre et du café, les feuilles du gingembre, de la vanille, des beedies, le fruit du muscadier, de la passion et de la papaye. Nous goûtons le grain piquant du poivre encore vert, sentons les feuilles du citronnier et de la cannelle… Solal échappe à la chute d’une noix de coco mure tandis qu’Armand en découvre une en train de germer. Nous sommes bien au Kérala, le « pays des cocotiers » dans la langue locale (le malayalam). Promenade sensorielle dans la chaleur moite de la campagne hirsute et sauvage de l’Inde du sud.

 

De retour à notre point de départ, nous rejoignons une autre embarcation, un plus grand bateau appelé houseboat, qui a l’avantage d’être couvert et d’offrir des sièges allongés… Protégés du soleil, nous nous laissons acheminer, toujours à la force des bras, jusqu’à notre repas. Servi sur des feuilles de bananiers, nous goûtons à un festin typiquement kéralais, végétarien, savoureux… et épicé ! Sous le toit en tôle, il nous faut accepter la chaleur et la sueur qui coule dans notre dos.

La suite se fait au rythme lent du houseboat : femmes se lavant dans le fleuve, mouvement des pêcheurs levant leurs filets, vol d’ibis, cris d’oiseaux et croassement des grenouilles. Beaucoup se laissent bercer et siestent, d’autres lisent, photographient ou font connaissance… Une pensée pour Marie-Jo, sage-femme suisse, qui nous raconte ses expériences de voyage en Chine, en Inde et en Afrique. Pour Denise et Francie, sœurs anglaises qui viennent chaque année en vacances en Inde. Pour ces 2 étudiants en commerce qui profitent d’un projet de fin d’étude sur les épices pour s’en mettre plein les papilles et les mirettes !

 

Avant la fin de notre excursion, petite halte à une corderie de coir, où nous assistons à une démonstration de filage de la fibre de noix de coco, à la main. Aujourd’hui, le processus est mécanisé mais le principe est le même : faire rouler la fibre entre ses mains pour former la corde. Simple et très résistante. Nous regagnons ensuite la terre ferme et notre taxi pour une nouvelle épopée sur les routes de Kochi et sa région. Celle-ci se termine par un incident qui ne réveille même pas Ernest ! La voiture freine brutalement pour éviter d’un côté un vélo, de l’autre un scooter… Olivier, qui est au premières loges, voit très bien la chèvre percutée passer sous la voiture, puis sortir en courant sur le trottoir, un peu sonnée… Même pas mal !

Le soir, tout groggy de ce voyage entre la bouillonnante ville et les foisonnants backwaters, nous goûtons la cuisine kéralaise de Shirley, notre hôtesse. Délicieuse cerise sur le gâteau à l’issue de cette incroyable journée !

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