Catégorie : Voyage

La Riveria de Opatija et le golfe de Kvarner

La Riveria de Opatija et le golfe de Kvarner

Les pieds dans l’Adriatique

Enfin ! Après la traversée de l’Italie et d’un petit bout de côte Slovène, nous atteignons la Croatie (Hrvatska en croate, le H prononcé comme la jota espagnole), HR sur les plaques d’immatriculation européennes.
Notre première destination est la petite ville d’Opatija, l’une des premières stations balnéaires de l’Empire Autro-hongrois jusqu’à la Première guerre mondiale. Comparée à Nice, elle abrite de magnifiques palais colorés, marqués par l’influence vénitienne, et des jardins aux essences exotiques qui descendent leurs fleurs jusqu’à la mer transparente. Elle a accueilli les rois de Suède, de Roumanie, les tsars russes et des célébrités telles que Isadora Ducan, Tchekhov, Puccini ou Gustav Mahler… Il est toujours délicieux de se promener le long de la promenade piétonne François-Joseph, le Lungomare, qui se déroule sur 12 km, même si nous ne sommes que de simples touristes français du XXIe siècle !
Dès notre arrivée, nous testons l’une des petites criques aménagées de cette promenade (en Croatie, pas de sable fin… les plages sont de galets ou même de pierres ! Donc les petites avancées de béton avec une échelle pour descendre dans la mer sont bienvenues pour ceux qui n’ont pas de chaussures de rivière, comme nous !) L’eau est parfaite, transparente et d’une température idéale. Nous remontons dormir à notre camping qui domine la côte, après avoir retiré quelques kunas (la Croatie ne fait pas encore partie de la zone euro) – qui nous seront volés la nuit-même par un gentil brigand qui décide de nous alléger les porte-monnaie mais de nous laisser nos papiers, nos cartes bancaires, nos téléphones… merci !

Le nez au vent, la tête au large !

Nous partons ensuite sur la petite route côtière qui longe le golfe de Kvarner, toujours sur les traces des premiers touristes aisés de la Belle Époque : au loin, un chapelet de petites îles, sous nos yeux, la mer d’un bleu translucide et une côte découpée, apparemment préservée.
Nous passons le port de Rijeka et poursuivons notre périple jusqu’à la petite ville médiévale de Senj. Face à l’île de Krk (prononcer « Keurk »), sa grande porte et sa forteresse perchée sur la falaise montrent qu’elle fut un bastion de la lutte contre les Ottomans. Nous pénétrons dans le dédale des rues de la Vieille ville et nous laissons porter par le hasard. Au coin de la place du Marché, occupée par un grand chapiteau qui couvre même la fontaine, un petit artisan vend de très jolies et singulières poteries. Il nous fait découvrir l’alphabet glagolitique, qui fut celui des premiers textes croates publiés. Chaque signe correspond à la fois à une lettre et à un nombre.


Nous dégustons une glace bienvenue avant de reprendre la route de la corniche qui donne plusieurs points de vue magnifiques sur le golfe et ses îles dénudées. Nous faisons une dernière halte à la nuit tombante dans un minuscule port de pêche, Jablanac. C’est le point d’embarquement pour le ferry qui mène à l’île de Rab, mais aussi un joli village, avec une chapelle les pieds dans l’eau et un fjord. Nous nous y baignons alors que les derniers touristes partent, avec 3 dames du village qui rient dans les vagues. Puis nous cédons à l’envie de manger, dans l’unique restaurant animé, un plat de poisson frais délicieux. La nuit est très belle, le ciel étoilé et la mer immenses nous font une petite place sur la terre…

Direction Croatie

Direction Croatie

L’aventure !

Depuis notre séjour aux États-Unis, l’envie de faire un road-trip en camping-car nous titillait. Un dernier voyage, sous un autre format, pour clore notre année de vadrouille…
Pour réaliser ce projet le plus raisonnablement possible, Olivier a trouvé sur Yescapa, un site de location entre particuliers, un T4 VW pour 5 personnes. Ne restait plus qu’à choisir la destination…
Bien avant la finale de la coupe du monde de football, nous avions décidé de partir découvrir la Croatie, dernier pays à entrer dans l’UE et que nous ne connaissions pas du tout. 15 jours, un temps plus court cette fois-ci, qui ne nous permettait pas vraiment de faire trop de détours si nous souhaitions atteindre notre destination… mais en camion, c’est tous les jours l’aventure et nous avions décidé de ne rien préparer avant le départ. Ni trajet, ni étapes, ni lectures…

C’est parti !

Le 1er août, la première étape était avant tout de rejoindre notre Popo, localisé à Tours et de le prendre en main. Dans la chaleur cuisante de cet été caniculaire, nous avons fait connaissance avec notre véhicule-maison pour les jours à venir. Conduite cool, fenêtres ouvertes pour une « climatisation » naturelle et petites routes pour se familiariser. Le soir, grâce à l’incontournable application Park4night (conseillée par Catherine et Florent), nous nous sommes établis dans un petit coin de verdure au pied du Cher pour notre première nuit. Calme, moustiques et pique-nique !

Premières aventures au pied du Mont Blanc…

Après une 2e journée de chaleur toujours plus écrasante, nous décidons de rouler pendant les heures plus fraîches le matin et le soir. Dans la journée, nous localisons le point d’eau le plus proche pour rafraîchir nos corps et nos idées… vive la piscine de la Loue près de Montluçon ! Notre pause du soir se passe à Digoin où un canal enjambe la Loire, nous dînons au bord de l’eau. Après une nuit et un petit-déjeuner chez Bernard et Sylvette, nous repartons déterminés, prêts à franchir les Alpes et atteindre l’Italie.
Un peu avant le tunnel du Mont Blanc, notre vaillant véhicule en pleine ascension fait un drôle de bruit. Il a besoin d’une pause : sa courroie d’accessoires est restée sur l’autoroute et sa direction boude. Heureusement, un sympathique garagiste anglais s’occupe de tout… il faudra cependant attendre 3 jours pour que les pièces arrivent et qu’il puisse faire la réparation, car nous sommes vendredi soir !
Qu’à cela ne tienne, Chamonix, on ne connaît pas… très joli comme coin !
Nous en profitons donc pour faire un peu de tourisme de montagne : par le petit train du Montenvers, nous atteignons la Mer de Glace. Visite impressionnante de ce glacier qui ne cesse de maigrir chaque année et qui est aujourd’hui tout empierré à son extrémité. Nous apprenons qu’il allait même jusqu’à Lyon !

Le lendemain, puisqu’il s’agit de faire sans voiture, nous montons à pied les 500 m de dénivelé qui nous séparent du parc du Merlet. Belle randonnée ! L’entrée du parc est moins chère pour ceux qui arrivent à pied… mais la plus belle récompense est la visite du site, magnifique, face au Mont Blanc et au glacier des Bossons. Dans les coins d’ombre, on peut observer des cerfs, des chamois, des bouquetins et des mouflons dont nous apprenons les mœurs au cours d’une animation fort intéressante. Le retour, à pied aussi, se fait au son du tonnerre puis sous la pluie battante !
Cette pause à Chamonix nous permet aussi de croiser, sur l’aire d’atterrissage des parapentes, Catherine, Florent et leurs enfants Marie, Camille et Emmanuel qui reviennent, eux, tout droit de Croatie. Juste de quoi nous mettre en appétit pour le voyage qui est encore devant nous !

Voyage « revival » en Italie

C’est le moment idéal pour franchir les Alpes et nous ne faisons même pas la queue pour entrer dans le tunnel du Mont Blanc. La route est à nous ! Le popo est en forme, il file sur les autoroutes du nord de l’Italie, nous avalons les kilomètres à la fraîche, un objectif secret en tête : atteindre Pescantina et faire la surprise aux garçons de revenir sur les lieux que nous avions visités il y a 4 ans de cela. Le lendemain, nous retrouvons en effet la petite ville d’Italie au milieu de ses vignes et surtout son restaurant avec piscine dont les toboggans avaient tant marqué Ernest. La chaleur est à son comble, nous décidons de céder délicieusement à la tentation des toboggans, de l’eau et du restaurant… Les pâtes italiennes sont délicieuses (petite pensée à Anne), les toboggans toujours incroyables (même si Ernest est très vexé d’être trop jeune pour tous les essayer), l’ombre est parfaite pour lire entre deux plongeons. Une ambiance familiale règne. Nous décidons difficilement de reprendre la route avant la nuit ! La dernière avant la Croatie… elle se passe dans un petit coin perdu de la campagne italienne, juste avant la frontière Slovène, au pied d’une charmante petite chapelle. Pour un début de road-trip, ça commence bien !

Argenteuil – St Rémy l’Honoré : un marathon de 42 km

Argenteuil – St Rémy l’Honoré : un marathon de 42 km

L’idée

C’était un projet que j’avais après avoir lu Marcher, du philosophe Michel Puech et Géographie de l’Instant, de l’incontournable Sylvain Tesson.
Parcourir à pied les 42 km que nous faisions habituellement en voiture, à coup d’autoroutes, de 4 voies et de tunnels, pour aller rendre visite à mes grands-parents paternels, dans leur petite bicoque de Saint Rémy l’Honoré dans les Yvelines. Il nous faut dans ces conditions 3/4 d’heure de porte à porte, enfermés dans une carcasse de tôle, de mécanique et de gomme.

Et si nous prenions la mesure de ce trajet autrement ?
« (À pied) On retrouve le sens des distances, on découvre un rapport plus direct à l’espace et au temps. (…) En marchant, on avance plus lentement, mais en réalité on a beaucoup plus de liberté et d’autonomie » dit simplement Michel Puel.

D’accord, alors c’est parti… entre les examens des enfants, les réunions des parents et le départ vers notre prochaine destination, un laps de 2 jours nous restaient disponibles pour tenter l’expérience.

 

Le temps

Le 18 juin, nous sommes donc partis à 9h00, sacs au dos, pour quitter Argenteuil à travers les rues pluvieuses de ce matin gris. De planification, nous n’en avions pas vraiment et d’entrainement non plus. Mais un objectif clair, oui : parcourir 42 km en deux jours pour aller saluer Alfred, Jeannette et mon oncle Yves.
Sur la carte IGN à notre disposition, nous avons essayé de trouver les routes les plus éloignées des grands axes routiers mais aussi les plus directs. 21 km par jour, il ne fallait pas chômer ni faire de détour !
C’était aussi l’anniversaire de Solal, un peu morose de devoir s’éloigner de ses copains le jour de sa fête… mais à la faveur d’une averse de midi, l’estomac dans les talons après une matinée de marche, nous sommes entrés dans un restaurant chinois au Pecq et avons célébré les 12 ans du garçon !
Le soir, dans la forêt de Marly, nous avons planté la tente derrière des taillis. Est-ce interdit, le camping sauvage, ici ? Les joueurs de golf nous remercieront de n’avoir pas cédé à l’idée d’Olivier de faire notre campement sur un petit bout bien moelleux de la pelouse du Golf de St Nom la Bretèche… Après un pique-nique forestier, nous nous sommes couchés avec le soleil, fourbus d’une journée aux foulées allongées !
Le lendemain, 19 juin, petit-déjeuner à la brasserie de St Nom la Bretèche pour fêter mon anniversaire, cette fois-ci… re-boostés pour cette 2e journée de marche intensive, nous arrivons vers 17h30 à notre but, 20 rue des Pâtis, sous un soleil resplendissant !
À présent, nos garçons ne nous demandent plus, « c’est loin ? » mais « combien de temps ça met à pied ? », à moins qu’ils ne tentent de faire eux-même le calcul…

L’espace

Connecter des noms de ville, de parc, de forêt ou de lieu, avec la carte et surtout avec notre expérience réelle de marche à travers les paysages, donne une tout autre approche de la géographie…
Faire 21 km de marche à pied, pour des adultes non entrainés ou pour un enfant de 7 ans et demi… c’est une gageure ! Mais la fatigue, la gêne du sac sur le dos, la douleur des muscles raidis se mettent en suspend à plusieurs occasions dans le périple : là, le silence inespéré d’un coin de forêt, un point de vue sur la Seine, une rencontre avec un anglais sympathique pour remplir nos gourdes, un bout de route bordé de peupliers que l’on reconnait, tout près de notre objectif…
Mais il faut le dire, nous faisons le constat que la région parisienne n’est plus accessible aux piétons, sauf dans des chemins balisés où se rencontrent les randonneurs… improviser un voyage à pied entre le 95 et le 78, cela veut dire aussi traverser des zones industrielles, des quartiers où l’homme ne met plus le pied en dehors de son véhicule, se faire frôler par les camions, marcher le long des routes sans trottoir. Quand nous partons le matin, c’est dans le balai des camions poubelle et de leurs effluves malodorantes, sans compter les gaz d’échappement et l’omniprésence des voitures, même un peu loin des villes…
C’est aussi zigzaguer entre les champs de colza et d’avoine, traverser des forêts et se perdre dans les chemins dévastés par les pluies, traverser un petit village aux toits de chaume jamais visité, faire rire les passants avec notre chargement de randonneurs des villes !

 

L’action

Un pied devant l’autre, ce n’est pas seulement ça, la marche. Le nez en l’air, le regard et l’oreille à l’affut… Tous les sens ou presque sont sollicités.
Et puis, il y a aussi la pensée qui se met en marche. Les idées viennent. Les envies de partage. Discussions variées avec les enfants : des mangas préférés à l’agriculture biologique… « Marcher avec quelqu’un est une expérience de proximité originale, qui permet de parler, bien sûr, mais pas seulement parler. Il faut déjà marcher du même pas » dit encore Michel Puech. Marcher ensemble oui, mais à chacun son style…
Lors d’une pause sur la mousse d’un sous-bois, bataille de bâtons, sieste ou lecture au coin de l’arbre, chacun reprend le temps d’une pause son rythme propre, mais pas celui imposé par les activités ou la ville ; celui du temps et de l’espace libre.
Enfin, connaître la joie tous ensemble d’arriver, de toucher au but, d’avoir réussi notre défi… sans compter la délicieuse assiette de pâtes bolognaises qu’Yves nous préparait !

USA – This is the end

USA – This is the end

Nous sommes encore imprégnés de notre formidable voyage dans l’Ouest américain. Comme à notre habitude, nous souhaitons conclure cet épisode par un petit générique de fin de voyage.

Le parcours

Voici une carte présentant notre parcours : environ 4000 km parcourus à travers 5 états de l’Ouest américain : Californie, Arizona, Utah, Colorado, Nevada.

Merci

Ce voyage n’aurait pas été le même sans les personnes formidables que nous avons rencontrées. Nous souhaitons les remercier ici chaleureusement :

  • Isabelle et Lucas qui nous ont mis en lien avec leur famille qui vit en Californie
  • Michel et Martine Guillaume et Céline pour leurs conseils (Universal studios, Bryce Canyon, , Antelope Canyon, Las Vegas…)
  • Teresa qui nous a accueilli dans sa maison de Riverside, près de Los Angeles, et est venue nous dire au revoir à l’aéroport le jour de notre départ, ainsi qu’Austin son fils qui nous a initié au baseball et a offert une balle à Armand, Solal et Ernest
  • Tous les campeurs rencontrés dans les Parcs nationaux (merci pour l’appel des Rangers quand Olivier s’est blessé, pour le prêt des duvets pour les nuits à -7°C au Grand Canyon, pour les conseils des Franco-canadiens qui nous ont permis de découvrir Capitol Reef, etc.)
  • Les Indiens Navajo, et en particulier notre guide à Antelope Canyon
  • La patronne du camping de Mesa Verde, cow-girl au grand cœur qui nous a proposé un hébergement en dur et des huiles de massage quand Olivier souffrait de lumbago
  • Kangla qui nous a accueilli dans sa maison de Milbrae et prêté sa voiture durant tout notre séjour à San Francisco
  • Fernando et Monica qui nous ont offert une super journée chez eux, en nous invitant au restaurant, puis en nous faisant rencontrer la famille de Lucas avant de nous emmener à la plage
  • Patrick Beauvillard, qui nous a conseillé d’aller visiter le Mystery Spot, lieu où la gravité terrestre est perturbée
  • Blandine du Printemps de l’éducation qui a permis la rencontre avec Wendy et sa fille et la découverte d’une école extraordinaire : la Tara Redwood school.

Highway 1 : de SF à LA

Highway 1 : de SF à LA

De San Francisco à Los Angeles par la côte

Pour rejoindre Los Angeles, nous avons réservé 3 jours pour prendre la mythique Highway 1 route n°1 de la Californie, qui longe la côte depuis San Francisco. Mythique car elle traverse des paysages encore sauvages, plages inattendues, forêts de sequoias en bord de mer, criques, rochers et falaises d’où il n’est pas rare d’apercevoir des loutres de mer, des dauphins et baleines qui profitent des courants marins propices pour venir se régaler près de la côte.
Battue par les vents et les pluies, la partie la plus réputée qui permet d’accéder à Big Sur, est fermée à la circulation depuis 2017 pour cause de glissement de terrain exceptionnel… mais de Los Angeles à San Francisco en passant par Palo Alto, Santa Cruz, Monterey et Santa Barbara, nous avons déjà eu un bel aperçu de cette côte unique qui a inspiré et abrité, loin de l’agitation des villes,  les écrivains Jack London, John Steinbeck, Henry Miller ou Kerouac.

Nos étapes, en bref

passage éclair à Palo Alto :  ville sans charme mais épicentre de la technologie, lieu de naissance de l’ordinateur, siège de Apple, Google et autres entreprises de la High Tech. Arrêt dans le magnifique campus de l’Université Standford qui fait rêver tous les étudiants de la côte Ouest.

stop extravagant à Santa Cruz : visite du Mystery Spot où la gravité n’est pas la même… 

puis quelques tours de montagnes russes au Santa Cruz Beach Broadwalk, 

et rencontre de Wendy et sa fille qui nous ont permis de découvrir la Tara Redwood School, minuscule école au milieu des pins et au pied d’un temple bouddhiste.

bain d’air marin à Monterey : la pluie ne nous a pas empêché de profiter de l’exceptionnel aquarium de Monterey, dans le quartier des anciennes conserveries Cannery Row. La rue de la Sardine a certainement beaucoup changé depuis que Steinbeck venait y fréquenter les bars, mais l’air iodé et l’odeur de la pêche y flottent toujours. L’aquarium, projet lancé par David Parckard (co-fondateur de Helwett-Parckard!) dans les années 80, reconstitue les milieux naturels de la baie. Ils sont ici incroyablement riches car un canyon de plus de 4000 m sous l’océan longe la côte et attire diverses espèces marines, des loutres de mer aux baleines… une visite inoubliable !

nuit de western à Los Alamos : dans cette ville-rue qui garde ses allures d’arrêt de diligence avec son saloon (où fut tourné le clip de Say, say, say, de McCartney et Mickael Jackson), nous avons passé une nuit à 5 dans une chambre pour 2, dans un motel plein de charme et de cactus. Souvenir ému du petit déjeuner copieux, œufs et pancakes, avant la dernière matinée sur le sol américain !

Des dauphins à Santa Barbara : pas trop le temps de s’arrêter dans cette ville charmante qui est certainement celle qui a le mieux conservé son passé espagnol. L’image un peu ringarde de la série télévisée nous fait sourire, mais c’est vrai que la ville est belle, vivante, le sable fin et les palmiers exotiques. Ici habitent des stars du cinéma, mais aussi des étudiants et des familles… Bon, on passe donc par manque de temps ! Mais non, il faut s’arrêter : tout près de nous, un couple de dauphins parade et nous disent au revoir. Merci les amis pour cet émouvant spectacle !

Music on the road

Music on the road

En roulant à travers les grands espaces, nous avons eu le temps de nous remplir les oreilles de musique. Pour les curieux, voici notre playlist On the road. Chaque titre a été ajouté à la demande d’un membre de la famille, je vous laisse deviner qui a choisi quoi…

On a aussi d’autres listes comme Chansons rebelles ou La bande son de l’histoire de Cécile et Olivier mais nous ne partagerons celles-ci que si vous êtes nombreux à nous supplier dans les commentaires !

Fidèles à Castro ?

Fidèles à Castro ?

Castro, épicentre de la communauté gay

Le saviez-vous ? C’est à San Francisco qu’est né le sens du mot gay. Dans les années 1920, pour évoquer sans risque, en présence de personnes éventuellement hostiles, un quartier ou un bar fréquenté par des homosexuels, on disait « Connaissez-vous un endroit gai ? » Le mot qui signifiait insouciant, festif, en est venu progressivement à désigner un membre de la communauté homosexuelle.
Entre Mission, hispanique et populaire, et Haight-Ashbury, ancien quartier hippy devenu chic, Castro est une colline qui affiche sa liberté, en couleur, des trottoirs jusqu’aux drapeaux… La douceur de vivre qu’on y observe aujourd’hui n’a pas toujours été de mise. Harvey Milk, leader de la communauté gay dans les années 70 s’installa avec son compagnon à Castro et fut élu au conseil municipal. Il fit beaucoup pour la reconnaissance des homosexuels et encouragea ceux qui osaient faire leur « coming-out ». Mais en 1978, il fut assassiné ; depuis, le jour de sa naissance, 22 mai, a été institué « Harvey Milk Day ». Fidèles à Castro, ce sont donc les gays qui ont fait leur ce quartier de San Francisco…
En se baladant ce 12 avril dans la Castro street, nous nous sommes mêlés à une foule souriante et détendue ; réminiscences des Chroniques de San Francisco

San Fransisco – On en reste bouche baie !

San Fransisco – On en reste bouche baie !

Welcome to San Francisco !

Pour se loger à San Francisco, nous avons utilisé le site GuestToGuest recommandé par Denis, notre ami d’Argenteuil. GuestToGuest est un réseau mondial d’échange de maisons très bien pensé. Ainsi nous avons pu partager durant une semaine la maison de Kangla Tsung, Chinois autant qu’Américain et chercheur sur les traitements contre le cancer. Sa maison, située à Milbrae, au sud de San Francisco, offre une magnifique vue sur la Baie et sur l’aéroport.

Kangla nous a fait essayer sa Tesla model S, pour le plus grand plaisir des trois garçons. Cette voiture électrique, très en vogue en Californie, peut se garer toute seule, suivre les voies automatiquement sur autoroute, suivre un véhicule qu’on lui désigne. Elle se télécommande même à partir d’un smartphone ! K2000 n’a qu’à bien se tenir…

Kangla, notre adorable logeur, nous a aussi prêté pour la semaine son second véhicule, une BMW X5 qui nous a permis de sillonner librement la baie. Oui, c’est un fait : cet homme aime les voitures et la couleur rouge !

 

San Francisco, ville à facettes

Du haut de ses 67 mètres, le Golden Gate nous guette ! Et on ne nous avait pas menti, cette ville est pleine de collines. Un passage par la Lombard Street, célèbre rue en zigzag qui a été le lieu de tournage de plusieurs films dont Bullitt en 1968 avec Steve Mac Queen qui a marqué l’histoire de la poursuite automobile au cinéma. Steeve Mc Queen y frotte son pare-choc à 2’23 » dans l’extrait suivant. En vrai, elle est beaucoup plus impressionnante. En 1922, elle a été aménagée avec ces épingles pour ramener la pente de 27% à 16 % !

Puis Financial District et ses gratte-ciel, Chinatown grouillante et colorée, et enfin le Fisherman’s wharf (le quai du pêcheur)  avec ses phoques et ses bateaux qui font le spectacle.
Le lendemain, autre ambiance encore dans les collines résidentielles de San Francisco : la maison bleue de Maxime Le Forestier, la vue depuis le Buena Vista Park, les maisons coloniales du quartier hippie de Haight Hashbury où nous allons voir la maison de Janis Joplin.
Et puis, s’ouvrant sur la mythique baie de San Francisco, le Golden Gate Park avec ses musées aux architectures modernes, son incroyable jardin japonais, ses promeneurs du dimanche, le musée de Walt Disney – autre icône du pays -, les plages et les pontons où pêcheurs et bandes de jeunes s’installent côte à côte pour profiter de la douceur de vivre.

Balades en ville qui sont aussi des balades à travers l’imaginaire de notre époque. Tant de récits, de films, de chansons ont transporté des fragments de San Francisco jusqu’à nos vies européennes. Cette fois, même si on a pas mis des fleurs dans nos cheveux, on y est !

Quartier Mission : Mexicains et muralistes

Quartier Mission : Mexicains et muralistes

Dans les pas des Mexicains de San Francisco

Cécile qui s’intéresse à Frida Kahlo, a découvert quelques artistes mexicains du courant muraliste (début du XXe siècle) qui exprimaient leurs convictions socialistes, pacifistes et antifascistes à travers leurs œuvres monumentales comme Diego Rivera ou David Alfaro Siqueiros (son ennemi juré).
Diego Rivera, accompagné de sa femme Frida, a plusieurs fois séjourné à San Francisco, où il a réalisé ses premières peintures murales américaines. Nous ne les avons pas vu, mais le quartier de Mission à San Fransisco perpétue aujourd’hui cette tradition avec de magnifiques peintures murales expressives et engagées, qui ont jalonné une de nos agréables pérégrinations urbaines, loin de l’affluence du centre-ville. L’occasion de faire des ponts avec les autres villes où nous avions pu admirer des murs peints ou des graphs : Athènes, Londres, Berlin, Paris…
Ici aussi, appels à la paix, aux droits des hommes, des femmes, des minorités dans de flamboyantes peintures oniriques ou punks.

Quartier lointain

Mission n’est pas un quartier touristique, plutôt pauvre mais pas le plus pauvre, vivant, populaire, très influencé par la culture mexicaine car les habitants sont en majorité hispanophones, mais aussi tranquille, familial, jeune, engagé et parfois un rien hype. Je pense à cette petite pause dans un Delicatessen très « new-yorkais » dans l’ambiance, où nous avons dégusté des pâtisseries juives en écoutant du rock branché…

Évadez-vous à Alcatraz

Évadez-vous à Alcatraz

Une prison de haute sécurité

Alcatraz est une petite île de la Baie de San Fransisco située à moins de 2 km de la ville. Longtemps utilisée comme forteresse militaire, elle est ensuite devenue une prison militaire. En 1934, le rocher est transformé en une prison fédérale de haute sécurité. Pendant notre visite, on suivait un parcours d’audioguide qui nous montrait tous les endroits où vivaient les prisonniers tous les jours. Chacun avait une cellule de 2 m2, avec un lit, un WC, un lavabo et… une grille d’aération. Toutes les portes des cellules s’ouvrent en même temps, il y a plusieurs appels par jour. Des couloirs en hauteur protégés par des grilles permettent à des gardiens armés de surveiller l’ensemble de la prison 24h sur 24. On apprend aussi que durant les années de fonctionnement de la prison, 4 prisonniers sont morts suite à des coups de fourchettes de leurs camarades. Dans la cour de récréation, il y avait un coin pour les noirs et un autre pour les blancs et souvent des bagarres. Quand on faisait une bêtise, on allait au « trou », une pièce vide et sans lumière, avec une grille plus un mur. Pour s’occuper, les prisonniers jouaient à lancer un bouton de chemise et à le rechercher à tâtons dans le noir. Avec tout ça, vous pensez bien-sûr qu’il est impossible de s’enfuir… Mais pourtant…

Une évasion mystérieuse

Un an a été nécessaire pour préparer la plus mystérieuse évasion d’une prison fédérale américaine. Trois prisonniers, Franck Moriss et les deux frères Clarence et John Anglin ont créé en papier mâché des fausses têtes de mannequin peintes. Grâce à des petites cuillères, ils ont aussi creusé patiemment le ciment pour élargir les bouches d’aération de leurs cellules. La nuit du 11 juin 1962, ils grimpent sur le toit en passant par des cheminées et ils redescendent sur la plage. Avec des imperméables volés, ils fabriquent un radeau gonflable et s’échappent sur une autre île située en face.  Les gardiens ne s’en aperçoivent que le lendemain matin lors de l’appel. Depuis ils sont demeurés introuvables et le directeur de la prison a toujours affirmé qu’ils sont morts noyés car personne ne peut/doit sortir vivant d’Alcatraz.

Nouveau rebondissement

Mais en 2013 une mystérieuse lettre est parvenue à la police de Richmond dans la Baie de San Fransisco. Signée John Anglin, cette lettre affirme qu’ils se sont bien échappés tous les trois en juin 1962 et qu’ils ont survécu. Le célèbre évadé, âgé de 83 ans, y affirme qu’il est le seul survivant des 3 comparses et qu’il accepte de se rendre, si on lui promet une peine de moins d’un an et qu’on lui offre des soins médicaux. La police n’a pas accepté ses conditions et la lettre a été rendue publique par la chaîne CBS seulement en janvier 2018.
Cette évasion célèbre a été reconstituée dans le film L’évadé d’Alcatraz, tourné en 1979 par Don Siegel, avec Clint Eastwood.
(Solal)

« We Hold the Rock »

Fascinante prison sur son roc, au milieu de la baie de San Francisco, tout près de la vivante métropole et pourtant si loin pour ses détenus, Alcatraz est au printemps un écrin de verdure où poussent des plantes incroyables, amenées par les familles des gardiens et employés de la prison. Des espèces d’oiseaux protégées y ont fait leur nid. Nous nous sommes arrêtés, comme les centaines de visiteurs de notre bateau, tout attendris devant une famille d’oisillons qui traversait la petite route escarpée montant aux bâtiments de détention. Depuis sa fermeture par Kennedy en 1963, la végétation et la faune ont repris leurs droits sur ce bout de rocher isolé, et l’île est officiellement un Parc national, géré, protégé et conservé par des rangers. Toute l’année, des milliers de touristes y débarquent, poussés par la curiosité de visiter cette prison réputée inviolable et dont les célèbres détenus, tel Al Capone, ont fait sa réputation.

Mais avant d’obtenir le statut officiel de Parc national, l’île a connu quelques épisodes moins connus et qui ont été pourtant capitaux dans l’histoire des États-Unis et en particulier des Indiens. Grâce à son statut de parc national, des traces de cette histoire sont encore visibles sur l’île et surprennent le visiteur non-averti (comme nous !) Des tags détournent les anciens panneaux de la prison : « United Indian Property » masque encore partiellement l’officiel « United States Penitentiary » et une réserve d’eau porte encore la fière revendication « Indian Land », visible depuis toute l’île. De 1968 à 1971, alors que les hippies de San Francisco portaient les cheveux longs et vivaient sans complexe leurs libertés, des Indiens arrachés à leurs terres et à leur culture, sans argent et sans avenir dans la ville et l’American dream, se sont unis pour revendiquer leurs droits. Eux, à qui on interdisait de porter les cheveux longs – symbole de leur force et de leur appartenance – sous peine de les laisser mourir de faim, se sont réunis pour demander le respect de leur personne, de leur culture et de leur antériorité sur la terre d’Amérique. Bientôt rejoints par des Amérindiens de tout le continent, depuis l’Amérique du Sud jusqu’au Canada, de l’Est à l’Ouest américain, les Indiens se sont fédérés pour faire entendre leur voix à travers quelques manifestations marquantes et pacifistes qui ont permis de commencer à faire bouger les choses. L’une d’elle fut donc l’occupation et la revendication, en plusieurs tentatives, de l’île d’Alcatraz. Ce roc qui était à l’image de ce que leur avait laissé les Américains dans les réserves : un îlot isolé, désolé, une prison en somme…
L’expérience de l’occupation de l’île fut apparemment, pour ceux qui la vécurent, fondatrice : une vie de communauté, de solidarité et d’émergence d’idéaux. Le début d’un mouvement de reprise en main, d’affirmation de la communauté Indienne, dans toutes sa diversité.

Pour les touristes que nous avons été, le chemin semble encore long pour que les peuples indiens retrouvent une place digne dans la société et le paysage américain ! Dans les réserves, la pauvreté règne encore. Dans les Parcs nationaux, des traces des premières civilisations indiennes sont partout présentes, mais les Indiens ont été chassés de façon irrémédiable à la fin du XIXe siècle. Même si nous n’avons pas cherché à suivre « la piste des Indiens », un sentiment étrange nous prenait souvent à la vue du drapeau américain partout déployé et à la pensée que ces espaces magnifiques avaient été autrefois celui de la liberté, des animaux sauvages et des tribus nomades…
(Cécile)

%d blogueurs aiment cette page :