Catégorie : Avec nos pieds…

Argenteuil – St Rémy l’Honoré : un marathon de 42 km

Argenteuil – St Rémy l’Honoré : un marathon de 42 km

L’idée

C’était un projet que j’avais après avoir lu Marcher, du philosophe Michel Puech et Géographie de l’Instant, de l’incontournable Sylvain Tesson.
Parcourir à pied les 42 km que nous faisions habituellement en voiture, à coup d’autoroutes, de 4 voies et de tunnels, pour aller rendre visite à mes grands-parents paternels, dans leur petite bicoque de Saint Rémy l’Honoré dans les Yvelines. Il nous faut dans ces conditions 3/4 d’heure de porte à porte, enfermés dans une carcasse de tôle, de mécanique et de gomme.

Et si nous prenions la mesure de ce trajet autrement ?
« (À pied) On retrouve le sens des distances, on découvre un rapport plus direct à l’espace et au temps. (…) En marchant, on avance plus lentement, mais en réalité on a beaucoup plus de liberté et d’autonomie » dit simplement Michel Puel.

D’accord, alors c’est parti… entre les examens des enfants, les réunions des parents et le départ vers notre prochaine destination, un laps de 2 jours nous restaient disponibles pour tenter l’expérience.

 

Le temps

Le 18 juin, nous sommes donc partis à 9h00, sacs au dos, pour quitter Argenteuil à travers les rues pluvieuses de ce matin gris. De planification, nous n’en avions pas vraiment et d’entrainement non plus. Mais un objectif clair, oui : parcourir 42 km en deux jours pour aller saluer Alfred, Jeannette et mon oncle Yves.
Sur la carte IGN à notre disposition, nous avons essayé de trouver les routes les plus éloignées des grands axes routiers mais aussi les plus directs. 21 km par jour, il ne fallait pas chômer ni faire de détour !
C’était aussi l’anniversaire de Solal, un peu morose de devoir s’éloigner de ses copains le jour de sa fête… mais à la faveur d’une averse de midi, l’estomac dans les talons après une matinée de marche, nous sommes entrés dans un restaurant chinois au Pecq et avons célébré les 12 ans du garçon !
Le soir, dans la forêt de Marly, nous avons planté la tente derrière des taillis. Est-ce interdit, le camping sauvage, ici ? Les joueurs de golf nous remercieront de n’avoir pas cédé à l’idée d’Olivier de faire notre campement sur un petit bout bien moelleux de la pelouse du Golf de St Nom la Bretèche… Après un pique-nique forestier, nous nous sommes couchés avec le soleil, fourbus d’une journée aux foulées allongées !
Le lendemain, 19 juin, petit-déjeuner à la brasserie de St Nom la Bretèche pour fêter mon anniversaire, cette fois-ci… re-boostés pour cette 2e journée de marche intensive, nous arrivons vers 17h30 à notre but, 20 rue des Pâtis, sous un soleil resplendissant !
À présent, nos garçons ne nous demandent plus, « c’est loin ? » mais « combien de temps ça met à pied ? », à moins qu’ils ne tentent de faire eux-même le calcul…

L’espace

Connecter des noms de ville, de parc, de forêt ou de lieu, avec la carte et surtout avec notre expérience réelle de marche à travers les paysages, donne une tout autre approche de la géographie…
Faire 21 km de marche à pied, pour des adultes non entrainés ou pour un enfant de 7 ans et demi… c’est une gageure ! Mais la fatigue, la gêne du sac sur le dos, la douleur des muscles raidis se mettent en suspend à plusieurs occasions dans le périple : là, le silence inespéré d’un coin de forêt, un point de vue sur la Seine, une rencontre avec un anglais sympathique pour remplir nos gourdes, un bout de route bordé de peupliers que l’on reconnait, tout près de notre objectif…
Mais il faut le dire, nous faisons le constat que la région parisienne n’est plus accessible aux piétons, sauf dans des chemins balisés où se rencontrent les randonneurs… improviser un voyage à pied entre le 95 et le 78, cela veut dire aussi traverser des zones industrielles, des quartiers où l’homme ne met plus le pied en dehors de son véhicule, se faire frôler par les camions, marcher le long des routes sans trottoir. Quand nous partons le matin, c’est dans le balai des camions poubelle et de leurs effluves malodorantes, sans compter les gaz d’échappement et l’omniprésence des voitures, même un peu loin des villes…
C’est aussi zigzaguer entre les champs de colza et d’avoine, traverser des forêts et se perdre dans les chemins dévastés par les pluies, traverser un petit village aux toits de chaume jamais visité, faire rire les passants avec notre chargement de randonneurs des villes !

 

L’action

Un pied devant l’autre, ce n’est pas seulement ça, la marche. Le nez en l’air, le regard et l’oreille à l’affut… Tous les sens ou presque sont sollicités.
Et puis, il y a aussi la pensée qui se met en marche. Les idées viennent. Les envies de partage. Discussions variées avec les enfants : des mangas préférés à l’agriculture biologique… « Marcher avec quelqu’un est une expérience de proximité originale, qui permet de parler, bien sûr, mais pas seulement parler. Il faut déjà marcher du même pas » dit encore Michel Puech. Marcher ensemble oui, mais à chacun son style…
Lors d’une pause sur la mousse d’un sous-bois, bataille de bâtons, sieste ou lecture au coin de l’arbre, chacun reprend le temps d’une pause son rythme propre, mais pas celui imposé par les activités ou la ville ; celui du temps et de l’espace libre.
Enfin, connaître la joie tous ensemble d’arriver, de toucher au but, d’avoir réussi notre défi… sans compter la délicieuse assiette de pâtes bolognaises qu’Yves nous préparait !

USA – This is the end

USA – This is the end

Nous sommes encore imprégnés de notre formidable voyage dans l’Ouest américain. Comme à notre habitude, nous souhaitons conclure cet épisode par un petit générique de fin de voyage.

Le parcours

Voici une carte présentant notre parcours : environ 4000 km parcourus à travers 5 états de l’Ouest américain : Californie, Arizona, Utah, Colorado, Nevada.

Merci

Ce voyage n’aurait pas été le même sans les personnes formidables que nous avons rencontrées. Nous souhaitons les remercier ici chaleureusement :

  • Isabelle et Lucas qui nous ont mis en lien avec leur famille qui vit en Californie
  • Michel et Martine Guillaume et Céline pour leurs conseils (Universal studios, Bryce Canyon, , Antelope Canyon, Las Vegas…)
  • Teresa qui nous a accueilli dans sa maison de Riverside, près de Los Angeles, et est venue nous dire au revoir à l’aéroport le jour de notre départ, ainsi qu’Austin son fils qui nous a initié au baseball et a offert une balle à Armand, Solal et Ernest
  • Tous les campeurs rencontrés dans les Parcs nationaux (merci pour l’appel des Rangers quand Olivier s’est blessé, pour le prêt des duvets pour les nuits à -7°C au Grand Canyon, pour les conseils des Franco-canadiens qui nous ont permis de découvrir Capitol Reef, etc.)
  • Les Indiens Navajo, et en particulier notre guide à Antelope Canyon
  • La patronne du camping de Mesa Verde, cow-girl au grand cœur qui nous a proposé un hébergement en dur et des huiles de massage quand Olivier souffrait de lumbago
  • Kangla qui nous a accueilli dans sa maison de Milbrae et prêté sa voiture durant tout notre séjour à San Francisco
  • Fernando et Monica qui nous ont offert une super journée chez eux, en nous invitant au restaurant, puis en nous faisant rencontrer la famille de Lucas avant de nous emmener à la plage
  • Patrick Beauvillard, qui nous a conseillé d’aller visiter le Mystery Spot, lieu où la gravité terrestre est perturbée
  • Blandine du Printemps de l’éducation qui a permis la rencontre avec Wendy et sa fille et la découverte d’une école extraordinaire : la Tara Redwood school.

San Fransisco – On en reste bouche baie !

San Fransisco – On en reste bouche baie !

Welcome to San Francisco !

Pour se loger à San Francisco, nous avons utilisé le site GuestToGuest recommandé par Denis, notre ami d’Argenteuil. GuestToGuest est un réseau mondial d’échange de maisons très bien pensé. Ainsi nous avons pu partager durant une semaine la maison de Kangla Tsung, Chinois autant qu’Américain et chercheur sur les traitements contre le cancer. Sa maison, située à Milbrae, au sud de San Francisco, offre une magnifique vue sur la Baie et sur l’aéroport.

Kangla nous a fait essayer sa Tesla model S, pour le plus grand plaisir des trois garçons. Cette voiture électrique, très en vogue en Californie, peut se garer toute seule, suivre les voies automatiquement sur autoroute, suivre un véhicule qu’on lui désigne. Elle se télécommande même à partir d’un smartphone ! K2000 n’a qu’à bien se tenir…

Kangla, notre adorable logeur, nous a aussi prêté pour la semaine son second véhicule, une BMW X5 qui nous a permis de sillonner librement la baie. Oui, c’est un fait : cet homme aime les voitures et la couleur rouge !

 

San Francisco, ville à facettes

Du haut de ses 67 mètres, le Golden Gate nous guette ! Et on ne nous avait pas menti, cette ville est pleine de collines. Un passage par la Lombard Street, célèbre rue en zigzag qui a été le lieu de tournage de plusieurs films dont Bullitt en 1968 avec Steve Mac Queen qui a marqué l’histoire de la poursuite automobile au cinéma. Steeve Mc Queen y frotte son pare-choc à 2’23 » dans l’extrait suivant. En vrai, elle est beaucoup plus impressionnante. En 1922, elle a été aménagée avec ces épingles pour ramener la pente de 27% à 16 % !

Puis Financial District et ses gratte-ciel, Chinatown grouillante et colorée, et enfin le Fisherman’s wharf (le quai du pêcheur)  avec ses phoques et ses bateaux qui font le spectacle.
Le lendemain, autre ambiance encore dans les collines résidentielles de San Francisco : la maison bleue de Maxime Le Forestier, la vue depuis le Buena Vista Park, les maisons coloniales du quartier hippie de Haight Hashbury où nous allons voir la maison de Janis Joplin.
Et puis, s’ouvrant sur la mythique baie de San Francisco, le Golden Gate Park avec ses musées aux architectures modernes, son incroyable jardin japonais, ses promeneurs du dimanche, le musée de Walt Disney – autre icône du pays -, les plages et les pontons où pêcheurs et bandes de jeunes s’installent côte à côte pour profiter de la douceur de vivre.

Balades en ville qui sont aussi des balades à travers l’imaginaire de notre époque. Tant de récits, de films, de chansons ont transporté des fragments de San Francisco jusqu’à nos vies européennes. Cette fois, même si on a pas mis des fleurs dans nos cheveux, on y est !

Évadez-vous à Alcatraz

Évadez-vous à Alcatraz

Une prison de haute sécurité

Alcatraz est une petite île de la Baie de San Fransisco située à moins de 2 km de la ville. Longtemps utilisée comme forteresse militaire, elle est ensuite devenue une prison militaire. En 1934, le rocher est transformé en une prison fédérale de haute sécurité. Pendant notre visite, on suivait un parcours d’audioguide qui nous montrait tous les endroits où vivaient les prisonniers tous les jours. Chacun avait une cellule de 2 m2, avec un lit, un WC, un lavabo et… une grille d’aération. Toutes les portes des cellules s’ouvrent en même temps, il y a plusieurs appels par jour. Des couloirs en hauteur protégés par des grilles permettent à des gardiens armés de surveiller l’ensemble de la prison 24h sur 24. On apprend aussi que durant les années de fonctionnement de la prison, 4 prisonniers sont morts suite à des coups de fourchettes de leurs camarades. Dans la cour de récréation, il y avait un coin pour les noirs et un autre pour les blancs et souvent des bagarres. Quand on faisait une bêtise, on allait au « trou », une pièce vide et sans lumière, avec une grille plus un mur. Pour s’occuper, les prisonniers jouaient à lancer un bouton de chemise et à le rechercher à tâtons dans le noir. Avec tout ça, vous pensez bien-sûr qu’il est impossible de s’enfuir… Mais pourtant…

Une évasion mystérieuse

Un an a été nécessaire pour préparer la plus mystérieuse évasion d’une prison fédérale américaine. Trois prisonniers, Franck Moriss et les deux frères Clarence et John Anglin ont créé en papier mâché des fausses têtes de mannequin peintes. Grâce à des petites cuillères, ils ont aussi creusé patiemment le ciment pour élargir les bouches d’aération de leurs cellules. La nuit du 11 juin 1962, ils grimpent sur le toit en passant par des cheminées et ils redescendent sur la plage. Avec des imperméables volés, ils fabriquent un radeau gonflable et s’échappent sur une autre île située en face.  Les gardiens ne s’en aperçoivent que le lendemain matin lors de l’appel. Depuis ils sont demeurés introuvables et le directeur de la prison a toujours affirmé qu’ils sont morts noyés car personne ne peut/doit sortir vivant d’Alcatraz.

Nouveau rebondissement

Mais en 2013 une mystérieuse lettre est parvenue à la police de Richmond dans la Baie de San Fransisco. Signée John Anglin, cette lettre affirme qu’ils se sont bien échappés tous les trois en juin 1962 et qu’ils ont survécu. Le célèbre évadé, âgé de 83 ans, y affirme qu’il est le seul survivant des 3 comparses et qu’il accepte de se rendre, si on lui promet une peine de moins d’un an et qu’on lui offre des soins médicaux. La police n’a pas accepté ses conditions et la lettre a été rendue publique par la chaîne CBS seulement en janvier 2018.
Cette évasion célèbre a été reconstituée dans le film L’évadé d’Alcatraz, tourné en 1979 par Don Siegel, avec Clint Eastwood.
(Solal)

« We Hold the Rock »

Fascinante prison sur son roc, au milieu de la baie de San Francisco, tout près de la vivante métropole et pourtant si loin pour ses détenus, Alcatraz est au printemps un écrin de verdure où poussent des plantes incroyables, amenées par les familles des gardiens et employés de la prison. Des espèces d’oiseaux protégées y ont fait leur nid. Nous nous sommes arrêtés, comme les centaines de visiteurs de notre bateau, tout attendris devant une famille d’oisillons qui traversait la petite route escarpée montant aux bâtiments de détention. Depuis sa fermeture par Kennedy en 1963, la végétation et la faune ont repris leurs droits sur ce bout de rocher isolé, et l’île est officiellement un Parc national, géré, protégé et conservé par des rangers. Toute l’année, des milliers de touristes y débarquent, poussés par la curiosité de visiter cette prison réputée inviolable et dont les célèbres détenus, tel Al Capone, ont fait sa réputation.

Mais avant d’obtenir le statut officiel de Parc national, l’île a connu quelques épisodes moins connus et qui ont été pourtant capitaux dans l’histoire des États-Unis et en particulier des Indiens. Grâce à son statut de parc national, des traces de cette histoire sont encore visibles sur l’île et surprennent le visiteur non-averti (comme nous !) Des tags détournent les anciens panneaux de la prison : « United Indian Property » masque encore partiellement l’officiel « United States Penitentiary » et une réserve d’eau porte encore la fière revendication « Indian Land », visible depuis toute l’île. De 1968 à 1971, alors que les hippies de San Francisco portaient les cheveux longs et vivaient sans complexe leurs libertés, des Indiens arrachés à leurs terres et à leur culture, sans argent et sans avenir dans la ville et l’American dream, se sont unis pour revendiquer leurs droits. Eux, à qui on interdisait de porter les cheveux longs – symbole de leur force et de leur appartenance – sous peine de les laisser mourir de faim, se sont réunis pour demander le respect de leur personne, de leur culture et de leur antériorité sur la terre d’Amérique. Bientôt rejoints par des Amérindiens de tout le continent, depuis l’Amérique du Sud jusqu’au Canada, de l’Est à l’Ouest américain, les Indiens se sont fédérés pour faire entendre leur voix à travers quelques manifestations marquantes et pacifistes qui ont permis de commencer à faire bouger les choses. L’une d’elle fut donc l’occupation et la revendication, en plusieurs tentatives, de l’île d’Alcatraz. Ce roc qui était à l’image de ce que leur avait laissé les Américains dans les réserves : un îlot isolé, désolé, une prison en somme…
L’expérience de l’occupation de l’île fut apparemment, pour ceux qui la vécurent, fondatrice : une vie de communauté, de solidarité et d’émergence d’idéaux. Le début d’un mouvement de reprise en main, d’affirmation de la communauté Indienne, dans toutes sa diversité.

Pour les touristes que nous avons été, le chemin semble encore long pour que les peuples indiens retrouvent une place digne dans la société et le paysage américain ! Dans les réserves, la pauvreté règne encore. Dans les Parcs nationaux, des traces des premières civilisations indiennes sont partout présentes, mais les Indiens ont été chassés de façon irrémédiable à la fin du XIXe siècle. Même si nous n’avons pas cherché à suivre « la piste des Indiens », un sentiment étrange nous prenait souvent à la vue du drapeau américain partout déployé et à la pensée que ces espaces magnifiques avaient été autrefois celui de la liberté, des animaux sauvages et des tribus nomades…
(Cécile)

Vous êtes ici

Vous êtes ici

Le propre d’un voyage, c’est qu’on ne sait plus très bien où l’on est. Changer de lieu souvent nous prive de nos repères et aiguise la vigilance. Se repérer, comprendre, imaginer l’invisible à partir du visible. Où est-on vraiment ? Qui sont les habitants de ces lieux, humains ou animaux, comment vivent-ils ? Questions pratiques autant qu’existentielles… Heureusement, des gens bien informés prennent soin de nous renseigner. You Are Here apparaît comme par magie sur de nombreux panneaux et nous aide à comprendre où nous sommes rendus. Un peu désuet à l’ère du GPS, ce Vous êtes ici avec sa petite flèche trônant sur un plan ou une maquette est comme un petit mot amical glissé à notre oreille par l’esprit des lieux. Voici quelques photos des endroits que nous avons visités… vus sous un angle très particulier.

Mes photos de touriste(s)

Mes photos de touriste(s)

Les belles choses attirent du monde ! Lors de notre voyage, nous croisons de nombreux visiteurs, des gens curieux et sensibles venus, comme nous, admirer de belles choses. À nouveau, nous sommes frappés par la folie du selfie. Et comme il est souvent difficile d’échapper aux touristes lorsqu’on se trouve à un point de vue remarquable, je décide de ne pas les éviter mais de les photographier. Certains, il faut le dire, imaginent des mises en scène oscillant entre le cocasse et le dangereux…

Pour ce petit jeu photographique, je me donne deux règles :

1- La photo doit être prise au plus près de la photo prise par la personne

2 – La photo doit montrer à la fois la personne photographiée et une partie du paysage

Voici quelques unes de mes photos de touriste(s)… merci à eux !

On était à L’Ouest -2-

On était à L’Ouest -2-

Après Capitol Reef, nous traversons la belle et vaste Dixie National Forest, encore enneigée, et empruntons l’incroyable Highway 12, appelée « Million dollar road » tant elle nécessita d’efforts humains et financiers pour être construite. À travers de rocailleux paysages, la « Scenic Byway » passe là où seules des mules conduites par des hommes pouvaient se frayer un chemin ; le plus impressionnant étant quand elle domine d’imposantes falaises sur une très très étroite crête  ! Après être passés à côté du « Hole in the rock » (trou creusé dans la falaise par des pionniers Mormons pour accéder à la vallée de Bluff) et de la Petrified Forest, nous arrivons à l’un de nos parcs nationaux favori :

Bryce Canyon…

… ses grandes orgues en pierre, ses couleurs orangées et blanches et ses hoodoos équilibristes (demoiselles coiffées). Une marche à travers la vallée et ses arbres magnifiques. On a caché ici le galet nomade trouvé à Capitol Reef. A-t-il continué son voyage ? Une expédition nocturne à la recherche de bois pour le barbecue s’est terminée dans un restaurant pour cow-boys où l’on a pu goûter un délicieux hamburger à la viande de bison. Et pour couronner le tout, un bain dans la piscine chauffée de l’hôtel voisin de notre camping : la belle vie !

Red Canyon

Juste un petit stop pour se promener entre les demoiselles coiffées rousses du Red Canyon, avant de reprendre la route pour notre prochaine étape.

Zion Canyon National Park

Un coin de paradis… que l’on explore cette fois par le bas. Falaises minérales impressionnantes (les plus hautes du monde, nous dit-on…) où les grimpeurs à main nue installent leur hamac pour dormir dans les reflets rougeoyants du soleil couchant. Joncs au bord de l’eau, cactus et faune sauvage qui viendrait presque nous manger dans la main…

 

Death Valley

Ainsi nommée parce qu’elle mit à rude épreuve les pionniers qui la traversèrent, luttant contre la soif et la faim, magnifique Vallée de la Mort, le plus étendu des parcs nationaux d’Amérique… En arrivant, un Road-runner (bip-bip) passe devant nos roues et court sur la route avant de s’envoler (d’où son nom)… un peu plus tard, nous croisons son ennemi intime, le coyote ! Mais lui, on a eu le temps de le photographier.
Paysages lunaires et routes à l’infini dans ce désert qui résume un peu tous les déserts du monde : un coin Sahara, un coin désert de sel, des étendues rocailleuses, des montagnes aux couleurs époustouflantes, le fameux Zabriskie Point rendu célèbre par le film d’Antonioni en 1970… des carcasses de voitures. Ici les altitudes sont négatives : le désert s’étend pour une grande partie au-dessous du niveau de la mer. Et c’est aussi ici, à Furnace Creek, que le record mondial de chaleur a été atteint le 10 juillet 1913 : 56,7°C. À Badwater, les pionniers ne se risquèrent pas à boire malgré leur extrême soif : l’eau putride qui affleure se dessèche rapidement en laissant une trace de sel, que l’on voit dans les films tel que Valley of Love. Aujourd’hui, au coin du Visitor Center, un golf à la pelouse impeccable se déploie entre les palmiers… Cherchez l’erreur !

 

Sequoia National Park

Ernest a déjà raconté notre découverte de ces géants dans cet article. Voici quelques photos…

Yosemite National Park

D’autres géants, un tunnel creusé dans le tronc d’un sequoia mort… des montagnes immenses (El Capitan qui a servi d’image de fond pour l’avant dernier système des Mac) et Half Dome. On croise un rallye de vieilles voitures, on campe avec les ours, on se promène parmi les chutes d’eau immenses et on découvre le travail de John Muir qui nous rappelle les fabuleux personnages du magnifique À l’orée du verger de Tracy Chevalier, que nous lisions sur place, transportés.

Ainsi se termine notre parcours à travers une douzaine de sites du grand ouest. Nous ressortons de ce périple avec les poumons pleins d’air pur, les yeux pleins de paysages sublimes et le sentiment d’avoir pu mesurer l’immensité de la Nature et la beauté de ces grands espaces. Nous sommes bien conscients de notre chance d’avoir pu parcourir tout ce chemin en famille, tous les cinq allant de découverte en émerveillement, en prenant le temps d’échanger, de partager des conversations au long cours et de mieux se connaître aussi tous les 5.
Au-delà des lieux remarquables, c’est aussi le road-trip lui-même que nous avons pu savourer : les paysages magnifiques le long des routes, le goût de l’aventure, ne pas savoir où l’on va dormir le lendemain, protéger notre nourriture des ours, camper en pleine nature, randonner et croiser des animaux sauvages et des végétaux étonnants. Croiser des Américains toujours ouverts et accueillants dans des véhicules improbables et vrombissants, traverser des déserts et des forêts et retrouver les traces de l’histoire : de la conquête de l’Ouest par les pionniers, des Indiens qui vivaient là et ont dû subir la déferlante des colons, de la guerre de sécession, des chercheurs d’or et des chasseurs de bisons. Un petit aperçu d’un pays-continent capable du meilleur comme du pire.

 

On était à l’Ouest -1-

On était à l’Ouest -1-

Après le grand Canyon, nous avons continué notre expédition à travers les grand espaces de l’Ouest. Entre le 17 mars et le 10 avril, nous avons exploré une douzaine de parcs nationaux et de sites remarquables. Nous avons ainsi parcouru l’Arizona, l’Utah, le Colorado et le Nevada avant de regagner la Californie. Avec nos deux tentes et notre voiture, nous avons pu goûter aux joies du road-trip à l’américaine. Nous n’avons cessé d’être étonnés devant la beauté et la diversité des paysages traversés. Voici un petit aperçu subjectif à travers quelques photos.

Horse shoe

Un « fer à cheval » constitué par une boucle de la rivière Colorado, tout près de Page, dans le territoire Navajo. Bluffant !

Lower Antelope Canyon

Un canyon où l’eau a joué avec la roche, créant des tourbillons d’arabesques. Un site magnifique où les légendes Navajo ont encore le dessus sur les explications rationnelles et géologiques. Notre guide Navajo, joueur de flûte, nous a appris à prononcer des mots dans sa langue, à voir des animaux dans la roche et à faire de belles photos avec nos smartphones… Toute ressemblance avec des glaces à l’italienne est purement fortuite !

Monument Valley et Valley of Gods

Lieu emblématique de l’imaginaire des westerns, grâce aux nombreux films tournés ici-même par John Ford. Au détour d’un mesa, on ne serait pas surpris de croiser le cheval de John Wayne. On en revient pas que ça existe en vrai !

Mesa Verde National Park

Un lieu où des Amérindiens, appelés Ancient Pueblos, ont créé des villes dans des grottes accessibles uniquement depuis les falaises. Impressionnant et émouvant de retrouver les décors du manga préféré de nos enfants, « Shaman king », et de sentir comment vivaient ici ces Indiens dont on ne sait pratiquement plus rien aujourd’hui…

Arches National Park

Les incroyables formes issues de l’érosion des roches par l’eau et le gel ont ici produit de nombreuses arches de pierre. Nous sommes arrivés le jour du grand rassemblement des amateurs de Jeep (je déconseille) et nous sommes perdus à la nuit tombante dans les hauteurs du parc, à la recherche d’une arche perdue…

Capitol Reef National Park

Ce parc n’était pas dans notre programme, mais des Français croisés à Page nous ont convaincu d’y faire un tour. En prime, nous avons pu profiter sur le chemin des délicieux tacos de Green River. On s’en souviendra ! Eh bien nous n’avons pas été déçus… Encore une autre ambiance et de belles balades au fond d’un canyon puis jusqu’à une Arche… où nous avons trouvés un mystérieux galet nomade et multicolore.

En plein milieu du désert – LV

En plein milieu du désert – LV

Aujourd’hui, nous allons dans un petit village perdu en plein milieu du désert nommé … LAS VEGAS !!

Une ville en plein désert ?!

Eh oui, cette énorme ville est en plein désert ! Votre première question est bien sûr : comment fait-elle !? C’est vrai, comment fait-elle pour se nourrir et pour boire ? Je vais tout vous expliquer :

  • pour l’eau, figurez-vous que le plus grand lac artificiel de tout les États-Unis (le lac Mead ) alimente la ville. C’est près de ce lac, à 30 km de la ville, que nous avons planté notre tente, dans le parc naturel qui entoure le lac, un endroit paisible et vert.
  • pour la nourriture, tout est apporté par d’énormes camions, et par Fedex, U.P.S. ou la poste (ex : nous avons mangé une fois au restaurant, c’était un buffet à volonté, et il y avait écrit que le poisson venait de France…)
  • pour l’électricité, il y a des champs entiers (désertiques, bien sûr) de panneaux solaires.

Et nous, dans tout ça !

Et nous, on est arrivés, on s’est garés dans un parking (payant bien sûr), on s’est promenés dans les rues à la nuit tombante et on a vu la ville s’illuminer. Soudain, on a vu la statue de la liberté : elle était immense ! Plus tard, on a appris qu’elle était 3 fois plus petite que la vraie qui est à New-York. Et puis après, ça s’est enchainé : on a vu une bouteille de coca-cola géante, l’hôtel de M.N.S et plein d’autres hôtels géants, des casinos bien sûr (l’Aria, le Paris-Las Vegas, le Venitian, le Flamingo, le Bellagio que l’on voit dans Ocean’s 11), et une très haute tour illuminée de toutes les couleurs.

Les casinos du Strip (la rue des casinos de Las Vegas) ont tous une architecture et une décoration différente et incroyable. On peut les admirer de dehors mais ils sont interdits aux personnes de moins de 21 ans : les enfants n’ont pas le droit de jouer ni même de s’arrêter pour regarder quelqu’un en train de jouer ! On a le droit d’y rentrer car c’est souvent le seul accès pour aller à la salle de spectacle, au restaurant ou à la chambre d’hôtel. Nous, on est rentrés pour voir, bien sûr ! On a traversé des salles immenses remplies de machines à sous, certaines très modernes et d’autres plus vintage. Il y avait beaucoup de joueurs, de musique, de bruits de machine… et comme on s’était arrêtés un peu trop longtemps, un garde nous a dit de circuler. On ne plaisante pas avec les enfants ici !

Les casinos sont réservés aux « grands enfants de plus de 21 ans », mais il y a quand même des attractions pour les enfants. Des spectacles du Cirque du soleil, des jeux d’arcade, des grands-huit, ou d’autres surprises très spéciales… et bien sûr, des restaurants très chics et chers. Nous sommes allés manger au buffet renommé du casino Treasure Island : de la gastronomie du monde entier. On a surtout apprécié les pizzas américaines et les boissons multicolores !

Le lendemain, on est allés à Downtown, le quartier des casinos historiques, où on a vu, dans la rue Fremont, le plus grand écran du monde :12,5 millions d’ampoules… éteintes ! Dans ce quartier, nous sommes allés visiter le casino appelé le Golden Nugget (la pépite d’or) car il y a dans cet hôtel la plus grosse pépite d’or du monde : elle fait 92 kilos ! Et il y avait aussi une piscine… avec des requins ! Alors, bien sûr, vous imaginez qu’on a pas pu s’empêcher d’y piquer une tête ! Un toboggan transparent passait entre les requins, d’où on pouvait les apercevoir…

Bref, cette visite à Las Vegas m’a beaucoup marquée, c’était super sensationnel ! C’est comme une ville entière qui serait un parc d’attractions…

Les parcs nationaux de l’Ouest – Sequoia

Les parcs nationaux de l’Ouest – Sequoia

Sequoia National Park par Ernest

On est parti le matin assez tôt pour aller au Sequoia National Park. Malheureusement, on n’a pas vu de Séquoia en entrant dans le parc. Je me demandais où ils étaient. On dit qu’il y a énormément d’ours là-bas. Il y a même des sécurités pour les ours. Malheureusement, on n’a pas vu d’ours.

On est monté beaucoup en altitude. Il y avait beaucoup de brouillard. On s’est arrêtés à un point de vue et on voyait que le brouillard. L’eau de la gourde a giclé à cause de la pression qui avait changé tellement on était haut. Et, tout d’un coup, on rentre dans une forêt où on voyait beaucoup d’arbres normaux et quelques arbres beaucoup plus gros et beaucoup plus grands que les autres. Leur tronc est un peu orange et leurs branches montent vers le haut. Leur écorce résonne quand on tape dessus. Elle résiste aux incendies. Ce sont des Séquoias !

Quand les séquoias tombent, ils laissent de la place aux autres. Il ne faut pas les confondre avec les Redwood, des pins géants qui poussent sur la côte Pacifique. On arrive à une balade qui traverse la forêt des géants. Il y avait beaucoup de séquoias qui étaient tombés. Je grimpais dessus assez difficilement. Leurs pommes de pin sont petites et quand les séquoias sont petits, ils ont des branches de partout. Contrairement aux grands qui n’ont des branches que vers le haut. Il y avait beaucoup d’écureuils. Armand a fait basculer un tronc énorme. On croyait voir le plus grand organisme vivant du monde… En cas d’incendie, les troncs des séquoias brûlent de l’intérieur mais ça ne les tue pas. Cela fait des ouvertures et on peut même rentrer dedans.

Finalement, on est allé voir le plus grand organisme vivant du monde, c’est un séquoia géant, qui se trouve quelques kilomètres plus loin et s’appelle Général Sherman. La plus grosse branche de cet arbre est tombée. On peut aussi passer à l’intérieur d’un tunnel creusé dans un tronc de séquoia mort.

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