Une journée à Auroville
Le projet d’Auroville
La Mère, une disciple du philosophe et guru indien Sri Aurobindo, a eu la vision d’une ville qui pourrait changer le monde : une ville pour habiter ensemble sans guerre et dans l’entraide. Une ville pour inventer le monde de demain… Vaste programme !
Auroville tient donc son nom du sage Aurobindo ; malheureusement, il est mort bien avant que le projet voie le jour. Aujourd’hui, c’est une ville à quelques kilomètres au nord de Pondichéry. Elle est habitée à 40% par des Indiens, les 60% restants sont des étrangers venus des 5 continents.
Dans la vision de la Mère, il y avait une sorte de temple au milieu de la ville, où tous les habitants (quelle que soit leur religion) pourraient venir méditer dans le calme. À l’endroit désigné se trouvait un banian, cet arbre sacré en Inde, dont les lianes prennent racine dans le sol. L’arbre est toujours là et il a plus de 100 ans et fait 50m de diamètre. Construit de 1968 à 1973, le Matrimandir est un très grand bâtiment de méditation. Ses murs sont couverts de mosaïque en feuille d’or car la Mère voulait qu’il représente le soleil. Roger Anger, l’architecte lui a proposé plusieurs modèles différents et la mère a choisi cette sphère sur laquelle plus de 2 millions de mosaïques dorées ont été posées à la main sur toute la paroi. Au sommet du Matrimandir, un trou laisse passer la lumière et éclaire l’intérieur de la salle de méditation grâce à une boule en cristal (et non pas « de cristal »!) qui réfléchit les rayons du soleil dans toute la salle de méditation. Autour du Matrimandir qui est le centre d’Auroville, s’étendent 12 jardins avec chacun le nom d’une vertu et une fleur associée.
Les 4 zones qui forment la ville d’Auroville (culturelle, résidentielle, industrielle et internationale) ne ressemblent pas aux autres villes indiennes, mais plutôt à une grande forêt avec des petits hameaux éparpillés. En tout, les habitants d’Auroville auraient planté plus d’un million d’arbres dans cette région qui était déserte !! Cette petite ville a pour objectif de s’autogérer et d’être autonome : les résidents ne paient pas de loyer mais une partie des revenus de chacun est donné pour participer aux besoins d’Auroville.
Cette ville utopique soulève bien des questions et des doutes mais aussi de la curiosité… nous sommes allées voir de plus près !
Notre visite à Auroville
Le premier jour, nous sommes allés au Visitor Centre et nous avons visionné une vidéo qui expliquait le projet d’Auroville. Puis nous avons pu rejoindre le point de vue pour observer le fameux Matrimandir. Nous sommes passés près d’un énorme banian et de très beaux espaces verts aménagés. Pour entrer dans le Matrimandir, il faut s’inscrire plusieurs jours à l’avance. Comme il s’agit d’un lieu de méditation, il ne se visite pas comme un bâtiment touristique et les enfants de moins de 10 ans n’y ont pas accès ! Ernest était furieux…
Ensuite, nous avons loué des vélos pour faire un grand tour dans Auroville et découvrir la ville au-delà du Visitor Centre. Mais il n’y avait pas de vélo pour enfants ! Ernest a dû apprendre à faire du vélo d’adulte… Comme il était en colère, il a réussi très vite !
Pendant ce temps, Cécile visitait l’une des écoles d’Auroville (la Oli school). Nous nous sommes ensuite tous réunis pour un repas bio, local et conscient au restaurant du Visitor Centre.
Trois jours plus tard, Olivier et moi nous sommes levés tôt pour aller méditer à 8h45 au centre de ce fabuleux bâtiment, le Matrimandir. Quand nous sommes arrivés, un guide canadien nous a expliqué le déroulement de la visite : d’abord se balader dans les jardins, puis aller méditer sous le Matrimandir pendant 15 minutes, puis rentrer dans la salle intérieure et se mettre en chaussettes blanches pour une nouvelle méditation de 20 minutes. Sous le Matrimandir coule une fontaine au milieu de laquelle se trouve une deuxième boule en cristal. À l’intérieur, il y a 3 pièces : le rez-de-chaussée où on quitte les chaussures et on met les chaussettes. Le 1e étage, une immense salle blanche au sol couvert de tapis blancs et éclairée par la lumière du soleil. Pour accéder à la salle de méditation au 2e étage, on emprunte une rampe d’accès en spirale le long de la paroi intérieure. La salle est toute blanche avec des piliers, des petits coussins pour s’assoir et au centre, la fameuse boule en cristal. Le guide nous a aussi expliqué les règles à l’intérieur de la salle de méditation : interdit de prendre des photos, de téléphoner, de parler, d’éternuer, de se moucher et même de péter !! Par contre chacun pouvait méditer librement 🙂
Après la méditation, nous avons pu aller sous le banian historique. Chacune de ses racines avaient un nom !
C’était une visite qui m’a rendu très zen ! Mais c’était aussi intéressant car l’architecture du lieu est très futuriste : on aurait pu se croire dans un vaisseau spatial… drôle de mélange !