Se déplacer dans ce vaste pays demande du temps. Évaluer le meilleur mode de transport d’un point à un autre n’est pas une chose facile.
Le réseau des trains est assez dense, l’ensemble de l’Inde est bien desservie et les liaisons sont nombreuses. C’est un moyen de transport très populaire ; en conséquence, les trains sont toujours très pleins et il faut s’y prendre plusieurs jours à l’avance pour être sûr d’avoir des billets. Or l’anticipation n’est pas notre fort… Et malgré nos efforts, impossible d’acheter les billets en ligne car le site IRCTC (Indian Railway Catering et Tourism Corporation – la SNCF Indienne) n’accepte pas les cartes Visa.
Pour un trajet jusqu’à 150 km, vu que nous sommes 5 (plus les bagages), il est plus avantageux pour nous de louer une voiture avec un chauffeur, même si la durée du trajet n’est pas forcément plus rapide car l’état des routes et du trafic est assez aléatoire… C’est donc en taxi que nous quittons l’ashram d’Amma pour Thiruvananthapuram, la capitale du Kérala au nom si chantant (appelée aussi plus simplement Trivandrum – ouf !) Ce sera pour nous une simple étape d’une nuit, avant de prendre un train pour Maduraï. Cette fois, nous avons réussi à prendre des billets en classe CC (Chair Coah – places assises avec climatisation).
Gare de Trivandrum
Cyclone
Avec ce train, nous traversons l’extrême sud de l’Inde, qui vient d’être touché par le cyclone Ockhi et nous découvrons les dégâts : champs et villages inondés, bananiers pliés en deux, cocotiers décapités… On est bien contents de ne pas avoir été là lorsqu’il est passé 1 jour plus tôt.
Vrushita
La suite de notre voyage est animée par la rencontre avec une famille indienne originaire de Mysore et en particulier la petite Vrushita qui vient à notre rencontre avec une énergie et un naturel désarmant. Jeux d’école : elle fait la maîtresse, trace des lettres sur un tableau imaginaire, Ernest et Cécile sont ses élèves et du haut de ses 3 ans et demi elle corrige et donne des instructions. Jeux de mains, sauts, chants, danse, collage de gommettes, dinette, tout cela avec quelques mots d’anglais et beaucoup de gestes. Après ces quelques heures de trajet, nous sommes vraiment amis. Le lendemain, nous retrouvons par hasard toute la famille aux portes du temple de Maduraï – mais cette fois, Vrushita est toute intimidée… Une belle rencontre !
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Qu’est-ce que c’est un ashram ? Un guru ? Qui est Amma ? Qui vit à Amritapuri ? Qu’y fait-on ?
Nous avions réservé quelques nuits à l’ashram d’Amma, mais dans le taxi qui nous y amenait, nous ne savions répondre précisément à aucune de ces questions et nous n’en menions pas large… qu’allions nous découvrir à Amritapuri, cette mini-ville dans la ville autour de la maison natale d’Amma ?
Un ashram c’est un lieu où des aspirants spirituels vivent avec leur maître, leur guru.
Un guru, c’est donc une sorte de maître, quelqu’un qui inspire, littéralement « celui qui enlève l’ignorance et l’obscurité ». Il n’a pas en Inde le sens négatif que nous lui donnons en français.
Amma, qui veut dire « mère », est le nom que lui ont donné ses premiers disciples. Née dans une petite maison de paysans, autour de laquelle est aujourd’hui construit l’ashram, Amma a été très tôt confrontée à la pauvreté et elle a décidé de faire son possible pour aider à sa mesure ceux qu’elle rencontrait. Rapidement, alors même qu’elle est encore enfant, elle se consacre aux autres et on l’appelle Amma. Aujourd’hui, elle est à la tête d’une ONG (ETW) qui agit localement (par exemple, lors du tsunami) mais aussi internationalement (à Fukushima, à la Nouvelle-Orléans après le cyclone Katrina…) Elle a fondé plusieurs écoles primaires et une université en Inde. Elle est aussi connue en France, et partout ailleurs, pour les « câlins » qu’elle donne à chacun : c’est le darshan d’Amma. Normalement, le darshan (sorte de bénédiction qui veut dire « vision ») n’implique pas de toucher son guru, mais Amma échappe sur ce point à la tradition hindoue. Amma est reconnue comme une cheffe spirituelle de l’hindouisme, bien qu’elle se déclare sans religion, et c’est elle qui est invitée aux côtés du Pape, du Dalaï Lama et autres représentants religieux internationaux pour représenter l’hindouisme.
Amritapuri est donc l’ashram d’Amma et le siège de son ONG. Y vivent plus de 3000 résidents permanents, Indiens ou Européens : moines hindous, novices, ou aspirants moines, retraités qui se retirent dans un ashram comme cela en est la tradition en Inde, étudiants et mêmes quelques familles… Et bien sûr, des visiteurs, pour quelques mois ou quelques jours, comme nous. C’est Vishak, un résident français, qui nous accueille et nous explique tout en nous faisant visiter l’ashram.
L’ashram est donc une véritable petite ville avec ses restaurants, ses épiceries thématiques, son hôpital gratuit, sa bibliothèque, son service de tri des déchets… et bien sûr son temple ! On y trouve beaucoup d’activités, la plupart liées à la spiritualité. Et tout cela fonctionne en grande partie grâce aux « sevas », les services désintéressés (bénévoles), rendus par les résidents et les visiteurs. Ici on se salue avec le mantra « Om namah Shivaya » partout présent en Inde : la formule rituelle d’accueil et de salutation courante entre hindous, mais aussi le mot de passe du wifi à Varkala ou la chanson écoutée en boucle par l’un de nos chauffeurs…
Nous avons finalement passé 3 nuits à l’ashram d’Amma. Ernest n’a pas trouvé la chambre de cet « hôtel » aussi confortable que les précédentes, et pour cause, ce sont des chambres monastiques, très simples… À 5 dans 10 m2, sans climatisation ni eau chaude, avec un robinet dont l’eau coulait rouge, c’est sûr que le confort était spartiate ! Notre chambre était au dernier étage et nous avions pour seuls voisins des chauve-souris et des pigeons… mais une fois propre, nous nous sommes peu à peu attachés à notre chambre !
En tant que visiteurs, nous étions parfois dans nos petits souliers, car il nous a d’abord fallu comprendre le fonctionnement et les règles de l’ashram – qui étaient en fait pour beaucoup, celles des Hindous. Enlever ses chaussures avant de rentrer dans un lieu ; avoir une tenue décente ; respecter le silence lors des prières ; ne pas prendre de photos, etc. Mais les résidents étaient généralement accueillants et ouverts, à partir du moment où nous respections les règles de base. La plupart étaient habillés en blanc, mais nous n’étions pas les seuls à porter des habits flashy. Nous cherchions constamment notre chemin, mangions le plus souvent à la cantine européenne (moins épicée!) et posions beaucoup de questions mais nous avons finalement appris beaucoup sur les traditions indiennes et hindoues, et rencontré des gens aux parcours très différents et venant du monde entier (Italie, Espagne, France, Brésil, États-Unis, Australie, Israël)…
Petit clin d’œil à Pétronille, jeune Française arrivée le même jour que nous, qui passe une année en Inde après son BAC et qui avait déjà passé une année en Colombie après le Brevet !
Nous avons participé activement aux sevas en triant des bouteilles (dont une qui expulsa son liquide orange comme un boulet de canon quand Armand l’ouvrit), en cousant les sacs de tri (donnant des ampoules à Olivier) [cf le reportage de Solal en 2 vidéos ci-dessous], en chargeant des magazines dans un camion, en étalant des pâtes à pizza…
et nous avons profité de l’hôpital gratuit pour demander un avis sur l’otite d’Ernest (ah, la clim!), de la bibliothèque pour lire des BD en français, de la boutique d’occasion pour acheter une chemise en lin…
Nous n’avons pas eu le courage de nous lever à 5h pour la première prière, mais cela n’a froissé personne ! Et nous sommes restés bien à l’abri pendant que le cyclone Ockhi passait au-dessus de nos têtes.
Et Amma, nous direz-vous ? Eh bien nous ne l’avons pas vu car elle était à ce moment là en France où elle vient chaque année.
En trois jours, nous avons pu satisfaire notre curiosité et en savoir plus sur l’action d’Amma et de son association Embracing the World. En bon Français, nous sommes plutôt allergiques à la dimension mystique qui se dégage des rituels et à certains rapports au maître qui nous évoquent un fort culte de la personnalité… Mais cette dimension semble culturellement très différente en Inde, comme nous avons pu le voir dans les mémoriaux à Ghandi (à Maduraï) et à Abdul Kalam (à Rameswaram).
En tout cas, les gens que nous avons rencontrés ici nous ont tous parus joyeux et tolérants. Ils étaient très actifs et engagés, conscients des questions écologiques et sociales, avec une forte spiritualité mais sans prosélytisme exagéré. La plupart nous ont simplement souhaité de rencontrer Amma pour nous faire notre propre opinion.
Notre studio
lits superposés
Armand lance un sac de déchets
Près de l’Ashram : les backwaters
Pont contruit par l’ashram suite au tsunami de 2004 pour permettre aux habitants de circuler même en cas d’inondations.
L’agence de voyage locale.
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Après le luxe de Cocobay, nous avons franchi allégrement quelques étages de l’ascenseur social indien (vers le bas) en effectuant notre premier trajet de train dans la Sleeper Class, la classe « pour dormir »… La Sleeper est la 5ème dans un système ferroviaire indien qui en compte 6 ! Seules les 3 premières sont équipées de la climatisation. On a eu chaud, on a voyagé serrés, avec des gens charmants qui se sont poussés pour nous faire de la place. Une dame, voyant qu’Ernest s’ennuyait, lui a même offert une orange.
Quai de la gare de Kottayam
Avant le départ…
Guirlandes de fleurs pour réhausser les couleurs !
Quelques heures dans la Sleeper Class
Dans le train, des vendeurs passent en permanence : thé, café, nourriture, mais aussi bijoux et pacotilles…
Les toilettes du train. Une des pires odeurs de ma vie !
La dame qui a donné une orange à Ernest pique un petit roupillon. C’est le mieux à faire par cette chaleur !
Une petite pension bien sympa : Shiva’s Garden
Quelques heures plus tard, nous avons atteint Varkala où nous attendait un lieu charmant : Shivas’Garden.
En voici les (bons) souvenirs d’Ernest :
« On arrive, on pense que c’est un restaurant car il y a plein de décorations et un menu écrit à la craie sur un tableau. Mais on découvre après que c’est une pension avec un restaurant avec un cuisinier très sympa qui s’appelle Ragid. Il y a aussi des jeux, des hamacs, des brelages pour tenir des bambous, une échelle, une sorte de balançoire avec un pneu. Un filet pour jouer aux raquettes de Paddington (sic) et un panier de basket. Je me suis beaucoup entraîné pour réussir. Le directeur de la pension s’appelle Jayan et il est très sympa. Il m’a dit beaucoup de choses en anglais et j’ai tout compris. Aussi, il a joué avec moi au panier de basket. Là-bas, on a rencontré des très sympathiques Français, Solène et Alex, qui faisaient du yoga et qui sont très cool. On a beaucoup discuté avec eux, on a joué au Cobo – un jeu de cartes –, au Monopoly deal et aux échecs avec Alex. Une fois, on a joué pendant toute une après-midi parce qu’il pleuvait. Solène et Alex sont des grands voyageurs qui sont déjà allés en Australie, en Thaïlande et ils ont prévu de passer 4 mois en Inde.
À Shiva’s Garden, il y a deux chiens (un mâle et une femelle) et un petit chaton. Au début j’avais peur du chat et des chiens car je pensais qu’ils avaient peut-être la rage mais après, le chef m’a assuré que non. Solène et Alex adoraient ce chat qui était trop drôle et ils aimaient bien le caresser.
Sur la plage, il y avait des grosses vagues, c’était très amusant. Nos amis se sont baignés une fois avec nous. J’ai vu un gros crabe. Ici, il y a quelques années, il y eu un tsunami qui venait de l’Indonésie et qui est allé jusqu’à l’Inde.
On s’est fait mesurer pour avoir des nouveaux pantalons faits par un tailleur pour que les moustiques ne nous piquent pas les jambes.
Shiva’s Garden c’était super, moi j’ai adoré, c’était différent de Cocobay mais très bien aussi ! »
Ernest.
Faire son yoga à Varkala
Varkala est un haut lieu du tourisme lié au yoga et à la médecine ayurvédique. C’est plein d’occidentaux qui viennent retrouver des pratiques ancestrales à la source. Au rayon des spécialités locales qui ont conquis le monde, Naples a inventé la pizza et l’Inde a créé le yoga ! Donc chaque hôtel, chaque maison, offre des séances de massage, yoga, et autres pratiques zen avec encens et huiles végétales fleurant bon les herbes et la coco. Ajoutez à cela les plages magnifiques et les cocotiers, et vous avez tous les ingrédients pour attirer les foules. Le must, c’est de se lever à l’aube pour une séance de méditation ou de yoga sur la plage avant que la chaleur soit trop écrasante, les vagues trop violentes et la foule trop dense…
Pour accéder aux plages de Varkala, il faut descendre par un escalier raide qui serpente le long de la cliff, une falaise de pierre rouge qui donne à ce paysage son caractère si particulier. À l’aplomb de la falaise poussent des cocotiers et une épaisse végétation, si belle sur les photos… et qui cache bien les détritus laissés aux corneilles et aux chiens errants ! Sur la crête de la falaise, un chemin piéton, où il est reposant de ne pas être dérangé par les klaxons et les gaz des voitures et des tuk-tuk. On s’y promène en surplomb de la plage, pour admirer la vue imprenable sur la mer, secouée des vagues qui font la joie des surfeurs et des enfants. Les maîtres nageurs, en élégants costumes bleus, surveillent comme le lait sur le feu Indiens (complétement vêtus) et touristes (en string) venus se baigner trop près des courants dangereux. N’allez pas croire cependant que la ballade est solitaire ! Tout le long de ce petit chemin s’étale le marché tibétain, des échoppes de vêtements, tissus, pierres, encens, et quelques terrasses qui ont chacun leur rabatteur et demandent sans cesse d’aller faire un tour « inside » . Il faut dire que les couleurs sont éclatantes et les étoffes fines… Nous décidons juste d’acheter des pantalons légers adaptés aux attaques de moustiques, très virulents dès le matin, mais surtout à partir de 17 heures. Le petit plaisir : choisir son tissu et se faire coudre un pantalon sur mesure !
« — Shopping today, m’dam?
— No, thank you! »
Après 4 jours passés à Varkala, entre la plage, les délicieux repas kéralais, les discussions et les parties de jeu avec nos compagnons du Shiva’s Garden, nous quittons ce petit bout d’Inde et ses touristes ayruvédiques pour une tout autre aventure !
Décorations au Shiva’s Garden.
Peintures murales à Varkala.
Cécile
Armand
4 pailles pour un jus d’ananas !
Ambiance colorée au Shiva’s Garden
Broderie de rideaux à Shiva’s Garden.
Broderie de rideaux à Shiva’s Garden.
Linge qui sèche sur le toit.
Les petites bananes du Kérala sont délicieuses.
Une affiche parmi mille…
Une autre !
Iris et plage.
Une boutique du marché tibétain de Varkala.
Quel plaisir de se faire tailler des habits sur mesure ! Nous l’avons testé à Varkala.
« Notre » tailleur
Black beach.
Plage vue depuis la falaise.
Plage de Varkala.
Fleurs d’accueil.
Etoile lumineuse.
Cours de yoga du matin.
Ôm !
Solène et Alex, les Français voyageurs.
Blackie, un des deux chiens de la pension.
Ragid, notre super cuisinier.
Alma le prof de yoga conseille Solal aux échecs.
La cour de Shiva’s Garden.
Cabane avec toit en feuilles de palme tressées au Shiva’s Garden.
Hamacs et balançoires.
Armand écrivant son article sur le surf.
Bonus : une galerie de photos supplémentaires choisies par Ernest
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Edwin a vu qu’Ernest adorait les éléphants. Il nous a donc conseillé d’aller dans un temple hindou dans lequel se déroule une fête pendant une semaine. Pour cela, il nous a confié à Joddy qui possède un Tuk-tuk grand format, plus adapté pour un trajet à 5. Nous traversons une grande partie de la ville pour arriver à ce fameux temple et commençons à déambuler, escortés par Joddy.
On assiste alors à la toilette des éléphants et on croise un éléphant en plein travail : le transport de palmes.
C’est une rue entière qui est bondée et bordée de commerces en tout genre. On goûte au jus de canne à sucre pressé par de grosse machines :
Tout se vend ici : poudres pour le tilak, le fameux point que les hindous se font sur le front pour symboliser le troisième œil et la vision claire. Mais aussi babioles en tout genre, objets religieux ou symboliques en plastique : un mélange de modernité et de spiritualité : tellement indien !
Joddy nous propose ensuite d’entrer dans le temple. On doit quitter nos chaussures et les laisser à un gardien qui nous les surveille contre un petit billet. L’entrée du temple est, disons décorée à l’indienne… un premier choc visuel et sonore :
Nus pieds, nous arrivons dans une immense cour où des gens dansent et prient au son des percussions.
Au milieu de la cour, trône le cœur du temple réservé aux hindous. Il est entouré d’un mur couvert de milliers de petites flammes de bougies et décoré de guirlandes de fleurs.
Au fond de la cour, sont alignés les éléphants qui attendent d’être maquillés. Chacun est monté par son cornac.
Nous sommes les seuls non Indiens de l’assemblée et les gens nous regardent avec des sourires ou nous ignorent. Enfin, les éléphants sont prêts et les hindous défilent devant ces créatures ornées de masques dorés et surmontés de parasols. Tout cela semble normal ici !
Une folle soirée pour nous, dont nous garderons plein d’images, de sons et d’odeurs nouvelles dans nos mémoires.
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Après Cocobay, nous prenons le train et nous arrivons à Varkala. Nous nous installons dans une pension bien sympa, Shiva’s Garden, et le lendemain matin nous partons à la fameuse plage de Varkala (une eau très chaude et de grosses vagues).
Ce matin, on a fait du surf. Ernest, Solal et moi (Armand) .Olivier a essayé 2 min et n’a pas trop réussi. On n’avait pas prévu, mais comme on nous a proposé, Cécile n’a pas pu dire non (ouf !). Alors on a commencé, le prof nous a d’abord expliqué les mouvements sur le sable : allongés sur la planche, la tête en haut, et hop (« up »), on se lève. Tous les trois on a répété plusieurs fois avant d’aller sur les vagues … La c’était plus dur, le prof nous poussait et on devait se lever au bon moment, puis tenir l’équilibre. Super sensationnel mais on tombait toujours à l’eau. Dans les grosses vagues.
Voilà quelques-uns de nos exploits en vidéo :
Ernest en action :
Solal en action :
Et moi , en action :
Ça, c’est moi… En position disons… délicate !
Quand même assez épuisant. Alors pour se requinquer on achète de la noix de coco fraîche que l’on déguste sur place :
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Sur les conseils d’Edwin, nous décidons de visiter les backwaters depuis Kochi et non depuis Alapuzzha, comme nous l’avions prévu. Nous nous laissons guider pour une journée entière dans un environnement totalement différent à la fois de la ville que nous venons de découvrir et de ce que nous connaissons, une plongée dans un paysage typique du Kérala… Les backwaters ce sont des lagunes, des lacs et des bras de rivières qui forment un réseau de grands et petits canaux, naturels ou artificiels, isolés de la mer d’Oman par une digue naturelle. Un lieu de pêche mais aussi de circulation intense de marchandises et maintenant… de touristes !
Départ à 8 heures pour quitter la ville et descendre à quelques kilomètres plus au sud, dans un taxi qui utilise environ 45 fois son klaxon en 5 minutes (compte fait par Solal, vérifié par Olivier). Le trajet nous permet de découvrir la ville au moment du pic de trafic : camions, bus scolaires, motos chargées de familles entières, écoliers et travailleurs à pied ou en vélo, nids de poule, chèvres et vaches se partagent la voie… sans parler des embardées nécessaires en raison des trous dans la chaussée, des inondations locales ou tout simplement de l’absence de voirie ! Après une heure d’un voyage captivant, nous sortons un peu froissés du taxi, au milieu d’une jungle luxuriante et humide. Un groupe d’une quinzaine de touristes (Suisses, Français, Anglais) se forme autour d’un guide Indien qui nous conseille d’acheter des bouteilles d’eau car, lors de cette croisière, il n’y aura « no shop, no restaurant, no market« . Le ton est donné : il va faire chaud, très chaud, et nous serons loin de la civilisation… c’est parti !
Nous montons à 7 sur un kettuvalam, petit bateau traditionnellement voué au transport des marchandises sur les backwaters. Sur ces bateaux, aucun clou : les pans de bois sont noués entre eux par des cordes en coir, fibre de noix de coco très utilisée dans la région. Avec un immense bambou, un conducteur nous fait glisser sur l’eau calme des backwaters, et nous rejoignons très vite des canaux ombragés longeant des fermes espacées au milieu d’une végétation luxuriante.
Dans ce cadre incroyable, nous observons les femmes battre leur linge, les canards s’ébrouer, les nénuphars s’ouvrir et les cocotiers former une canopée dentelée au-dessus de l’eau verte. Notre guide nous apprend à ouvrir l’œil : bananiers, amandiers, cacaotiers, ananas sauvages, cormorans, martin pêcheurs…
Premier arrêt dans une ferme qui produit des épices. Notre guide nous aide à reconnaître les graines du poivre et du café, les feuilles du gingembre, de la vanille, des beedies, le fruit du muscadier, de la passion et de la papaye. Nous goûtons le grain piquant du poivre encore vert, sentons les feuilles du citronnier et de la cannelle… Solal échappe à la chute d’une noix de coco mure tandis qu’Armand en découvre une en train de germer. Nous sommes bien au Kérala, le « pays des cocotiers » dans la langue locale (le malayalam). Promenade sensorielle dans la chaleur moite de la campagne hirsute et sauvage de l’Inde du sud.
Papaye
Bananier du Kérala
Fruits du muscadier
A la découverte des épices
Luxuriant isn’t it ?
Notre guide nous explique comment on extrait la noix de muscade
Pousses de gingembre
Cacaotier avec une cabosse
Noix de coco germée (eh oui, c’est une graine !)
De retour à notre point de départ, nous rejoignons une autre embarcation, un plus grand bateau appelé houseboat, qui a l’avantage d’être couvert et d’offrir des sièges allongés… Protégés du soleil, nous nous laissons acheminer, toujours à la force des bras, jusqu’à notre repas. Servi sur des feuilles de bananiers, nous goûtons à un festin typiquement kéralais, végétarien, savoureux… et épicé ! Sous le toit en tôle, il nous faut accepter la chaleur et la sueur qui coule dans notre dos.
La suite se fait au rythme lent du houseboat : femmes se lavant dans le fleuve, mouvement des pêcheurs levant leurs filets, vol d’ibis, cris d’oiseaux et croassement des grenouilles. Beaucoup se laissent bercer et siestent, d’autres lisent, photographient ou font connaissance… Une pensée pour Marie-Jo, sage-femme suisse, qui nous raconte ses expériences de voyage en Chine, en Inde et en Afrique. Pour Denise et Francie, sœurs anglaises qui viennent chaque année en vacances en Inde. Pour ces 2 étudiants en commerce qui profitent d’un projet de fin d’étude sur les épices pour s’en mettre plein les papilles et les mirettes !
Notre houseboat
Houseboat de la corderie
A l’intérieur du houseboat
J’ai chaud !
Assiette de la jungle en feuille de bananier
Ça pique, mais ça va…..
Houseboat
Houseboat
Houseboat
Filage de la fibre de coco
Attention : chute de noix de coco !
Kettuvalam
Fishfarm sur le canal
Joli non ?
Houseboat de la corderie 2
Palmes
Retour sur la terre ferme
Avant la fin de notre excursion, petite halte à une corderie de coir, où nous assistons à une démonstration de filage de la fibre de noix de coco, à la main. Aujourd’hui, le processus est mécanisé mais le principe est le même : faire rouler la fibre entre ses mains pour former la corde. Simple et très résistante. Nous regagnons ensuite la terre ferme et notre taxi pour une nouvelle épopée sur les routes de Kochi et sa région. Celle-ci se termine par un incident qui ne réveille même pas Ernest ! La voiture freine brutalement pour éviter d’un côté un vélo, de l’autre un scooter… Olivier, qui est au premières loges, voit très bien la chèvre percutée passer sous la voiture, puis sortir en courant sur le trottoir, un peu sonnée… Même pas mal !
Le soir, tout groggy de ce voyage entre la bouillonnante ville et les foisonnants backwaters, nous goûtons la cuisine kéralaise de Shirley, notre hôtesse. Délicieuse cerise sur le gâteau à l’issue de cette incroyable journée !
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Nous voici depuis 3 jours à Kochi, dans l’état du Kerala en Inde. La chaleur humide est étouffante. Les Indiens souriants et… omniprésents. Partout et nombreux. Les femmes habillées en sari et les hommes portant la jupe traditionnelle, le lunghi, qu’ils nouent d’une façon longue ou courte selon leurs besoins : impressionnant.
Dès le premier jour, nous découvrons les joies du tuk-tuk, le tricycle motorisé qui sert de taxi pour les déplacements courts, communément appelé « rickshaw ». Nous voilà partis pour un premier tour en ville, à 6 dans le tuk-tuk d’Edwin — notre logeur — qui peine un peu et cahote dans les rues bondées. Edwin se fraie un chemin à coups de klaxon et nous montre les lieux remarquables de sa ville.
Le lavoir collectif
Selfie dans le tuk-tuk (Armand est assis devant, à côté du chauffeur)
Edwin fait tester sa moto à Ernest
Une lavandière nous montre le fer à repasser, encore chauffé avec des braises.
Une épave de tuk-tuk
Le linge lavé ici provient des collectivités, pensions, hôtels, mais aussi de particuliers.
Edwin et son fameux véhicule
Edwin et sa femme Shirley
Edwin, notre hôte, nous montre les étandages fabriqués avec des cordes en coir (fibre de coco)
Notre chambre chez Edwin
Séchage des saris à même le sol
La tribune des meetings politiques
Le Kerala est traditionnellement communiste et nous sommes frappés par les nombreuses images de Marx, Che Guevara et même Staline ou Fidel Castro, que l’on voit partout entre les portraits de Ganesh, Shiva ou Krishna…
Les filets de pêche chinois
Ces carrelets, introduits par les pêcheurs chinois il y a plusieurs siècles, sont de grands filets à bascule manuels, typiques du coin. Visite et petit pourboire aux pêcheurs qui nous font la démonstration… et déambulation dans le très vivant marché au poisson qui jouxte ce port pas comme les autres.
Le premier temple
Où nous découvrons qu’il y a un lien entre les temples hindous et la présence des éléphants, car ils sont utilisés pour des parades, lors des fêtes religieuses.
Havre de paix après l’agitation des rues
Temple en pleine ville de Fort Cochi… la végétation est partout !
Temple les pieds dans l’eau
Notre premier pachyderme
L’éléphant et son cornac
Les éléphants du Kérala ont cette dépigmentation particulière sur la trompe et les oreilles.
C’est rèche ?
Les enfants sont ravis de pouvoir toucher un éléphant
La consultation et le massage ayurvédique
Comme j’avais dit à Edwin que je souffrais d’une hernie discale, il m’a aussitôt proposé une visite chez un médecin ayurvédique de sa connaissance. Le docteur Pramod Kumar m’a donc reçu et il a traité tout de suite mon blocage à l’épaule par différentes manipulations. Ensuite, il m’a proposé un massage avec des tampons chauds, contenant du riz et des plantes. En chauffant, les herbes dégagent une sorte d’huile qui sent la cacahuète. Le masseur s’appelait Vishnou (sic) et sa technique a été efficace sur mes tensions musculaires. D’autant plus bienvenue car les déplacements en tuk-tuk ou en taxi sont plutôt chaotiques !
Le docteur Pramod Kumar
Le masseur Vishnou
La table de massage
Visnou a tenu à prendre cette photo…
Dans le cabinet, images, odeurs et lumières tamisées invitent au zen
Dans le cabinet ayurvédique, suite…
Le Kathakali
Cet art théâtral traditionnel du Kérala raconte les épopées guerrières du Mahabharata, mêlant les dieux, les rois et les héros. Il est joué exclusivement par des hommes. Le spectacle donné par le centre spécialisé du Kathakali de Kochi nous transporte dans un univers pittoresque, fantastique, tout en couleurs, en musique et en éclats. Raclements de gorge, mouvements subtils de la tête, chant, danse, rythme des tambours, le spectacle est d’une expressivité incroyable, essentiellement via les gestes des mains (les mudras) et des yeux. Même s’il est presque possible de comprendre en regardant les acteurs dans les yeux, un résumé bienvenu de l’intrigue est disponible en français ! Ce spectacle est une véritable leçon de culture indienne… nous apprenons à y reconnaître la façon si caractéristique qu’ont les Indiens de dodeliner de la tête lorsqu’ils approuvent ou sont contents.
Soudain, au beau milieu du spectacle : coupure de courant car un orage gronde à l’extérieur. Les acteurs continuent imperturbablement à la lumière des bougies. Et Solal dort, tout aussi imperturbablement malgré la puissance des tambours et du tonnerre mêlés.
Le restaurant familial
Nous attendons un peu avant de sortir du théâtre, car la pluie tropicale est plutôt dissuasive. Ernest touche un bougeoir suspendu et se fait piquer le doigt par une guêpe énervée par l’orage. Le quartier est à nouveau plongé dans le noir. La foudre tombe si près que nous sursautons tous. Nous sortons à tâtons dans la rue et nous réfugions dans une guest house-restaurant, tout près du théâtre. Nous entrons alors que tout semble noir et fermé… mais les gens sont là et nous accueillent à bras ouverts, nous préparant un repas à la lumière des bougies et des smartphones. Ils ont un sens du service très développé ! On dirait qu’ils sont prêts à tout pour nous satisfaire. C’est super, mais aussi un peu gênant parfois. La femme et les enfants s’activent à la cuisine, le père est sur le canapé, devant la télé éteinte. Puis le courant revient,la télé se rallume… et il continue à suivre son émission sans broncher pendant que nous nous régalons. Armand apprécie les dosas, le dahl et le poulet massala… ces Indiens savent vivre !
Armand teste le canapé suspendu de nos hôtes.
La famille s’active pour nous prépare un super repas
Instantanés de notre première journée en Inde… La sensation est vraiment d’avoir débarqué dans un autre monde. La rue est un spectacle permanent, véhicules improbables, passant.e.s aux costumes locaux, klaxons en permanence, odeurs mélangées d’épices, de feux de feuilles exotiques et de pots d’échappement, commerces partout et à toute heure, images aux couleurs criardes (on a dû expliquer le mot « kitch » aux enfants, car il nous vient spontanément à l’esprit dans toutes sortes de situation). Et, au milieu de tout ce raffut, le calme des Indiens et des Indiennes, leur dignité tranquille, et leur sourire lumineux dès que nos regards se croisent.
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