Sur la route des temples dravidiens

Sur la route des temples dravidiens

Bien que rentrés depuis un mois, l’Inde, ses villes et paysages, ses habitants, son tohu-bohu de couleurs, de bruits et d’odeurs nous habitent encore. Il nous reste encore beaucoup à raconter avant de nous projeter sur notre prochaine destination – la Californie – un tout autre monde…

Encore des temples !

Lorsque nous avons quitté Rameswaram, cette île au sud-est de la péninsule indienne qui fait face au Sri Lanka, nous sommes remontés au nord du Tamil Nadu, en train puis en voiture, jusqu’à Pondichéry.
Il faut le dire, nous avions eu notre « dose » de temple et de puja depuis Maduraï… pourtant, sur notre route, d’incroyables temples datant de la dynastie Chola, tous classés au patrimoine mondial de l’Unesco, nous ont surpris et impressionnés par leur imposante beauté. Maduraï nous avait bluffé avec ses gopuram surdimensionnés, ses statues par milliers et ses couleurs à tout casser. Fascinant, ostentatoire. Mais que dire de la beauté des temples de Tanjore, Darasuram et Gongaikondacholapuram, dont les pierres finement ciselées et gorgées de soleil nous semblent parler d’autres temps ?
Bien que ressemblants, ces trois temples ont chacun leur caractère. Dédiés à Shiva, ils ont chacun leur Nandi (vache qui est le véhicule sacré du dieu Shiva), ici discret, là presque aussi grand que le temple lui-même, leur lingam, leur mandapa. On y trouve une foule de personnes en fin de journée, déambulant sur les pelouses et les terrasses qui entourent les temples et donnent aux lieux un air de villégiature. Des perroquets, des écureuils ou des singes partagent les coins d’ombre avec les nombreuses statues sur les impressionnants gopuram de pierre blonde. L’un en pleine ville, les autres en pleine nature, tous sont des temples « vivants » où les rites sont encore pratiqués et les fidèles nombreux. Ici un Bouddha, là un Ganesh, partout des divinités ou des demi-dieux se partagent les piliers, les murs d’enceinte, les façades et les rampes d’escaliers. Dans cette profusion de motifs et de sculptures, on se sent remis à notre place, quelque part dans l’immensité du monde avec pour repère une bougie qui brûle ici, une couronne de fleurs qui repose là et, tout près, un enfant qui court et éclate de rire. Il est vrai, les rois Rajaraja qui ont été à l’origine de ces constructions il y a plus de dix siècles ne se sont pas trompés… par-delà les temps, ces temples en imposent encore par leur puissante majesté.

Tanjore

Darasuram

Gongaikondacholapuram

… et Mahabalipuram, pour couronner le tout

Mamallapuram (autre nom de ce village de pêcheurs et de tailleurs de pierre) concentre un nombre incroyable de monuments datant de la dynastie des Pallava, édifiés entre les VI et VIIIe siècles. C’est en quittant Pondichéry, sur la route vers Chennaï, que nous y avons fait une (trop) courte halte pour découvrir… le shore temple, un temple classé au patrimoine mondial de l’Unesco ! Celui-ci est un des plus vieux de l’Inde du sud et fait directement face à l’océan. Les nandis qui ornent son enceinte et toutes ses sculptures de pierre sont usées par les embruns ; l’eau, le sel, le vent et le temps ayant fait un sacré travail de patine. Ce temple n’est plus en service mais il est très touristique et très visité des Indiens. Il est le seul édifice toujours debout d’un ensemble de sept temples répartis le long de 10 km plage. Suite au tsunami de 2004, quelques vestiges en auraient été dégagés du sable…
Plus loin, nous avons découvert les Five Rathas, cinq « chars » chacun dédié à un dieu, sculptés directement dans d’énormes blocs de granits. Ces cinq mini-temples ont été taillés dans les pierres qui étaient sur place, en commençant par le haut. Les sculpteurs n’avaient pas le droit à l’erreur ! Ils n’ont d’ailleurs pas tous achevé leur travail… mais les Rathas sont beaucoup mieux conservés que le temple parce qu’ils ont longtemps été ensevelis dans le sable. Ce n’est que sous l’occupation britannique que les Anglais découvrirent les sculptures et les firent dégager. On imagine le choc des personnes découvrant ces châteaux de pierre sous la plage !
Depuis la route, en quittant Mahabalipuram pour attraper notre avion à Chennaï, nous avons aperçu les incroyables fresques d’Arjuna’s Penance sculptées sur de gigantesques rocs et représentant la descente du Gange sur terre. On comprend pourquoi la ville reste un des plus grands centres de la sculpture sur granit en Inde du sud…

Révisons un peu…

En fréquentant l’Inde et ses temples, nous en avons découvert peu à peu le lexique. Petit rappel :
dravidien :  de l’Inde du Sud (les dynasties Chola et Pallava étaient dravidiennes)
gopuram : édifice qui marque l’entrée dans l’enceinte d’un temple hindou
nandi : vache qui est la monture du dieu Shiva (celui de Ganesh est un rat !)
lingam : représentation de la part féminine et masculine du dieu Shiva
mandapa : salle à colonnes dans le temple hindou
puja : rituel sous forme de prières et d’offrandes pour faire descendre une divinité dans la statue la représentant.
Nous avons aussi appris à connaître le b.a.-ba de la mythologie hindoue. Parler de polythéisme en Inde, ce n’est pas du flan : plus de 33 millions de divinités y sont célébrées ! Ce que nous a révélé un Indien de Pondychéry qui avait vécu à Paris, et que nous vous livrons ici, c’est qu’il n’y a en fait que 3 dieux hindous : Brahma (le créateur), Vishnou (le protecteur) et Shiva (le destructeur-régénérateur). Tous les autres ne sont que des avatars et des réincarnations divines ou humaines de cette trinité ! Il suffit alors de connaître leurs montures, leurs attributs, le nombre de leurs bras et leur femme et vous avez les clés pour vous repérer. Facile non ?

Et maintenant, prononcez 10 fois de suite « Gongaikondacholapuram » !

5 Replies to “Sur la route des temples dravidiens”

  1. Bonjour les enfant, merci d’etre passe hier.
    On vient de voir votre derniere video de votre prochain voyage en Amerique.
    Maintenant, les enfants connaissent la chanson de Julien Clerc…
    et pour vous aider a voyager, Daphne vous a trouve un super combi tres colore, qui j’en suis sur vous conviendra! (Christophe vous en verra la photo par le portable).

    Paix et Amour pour vous cinq. LOL.

    A bientot.

    1. Merci à vous! Nous attendons la photo du combi : justement nous cherchons un camping-car pour notre périple en Californie, à travers la vallée de la Mort, le Grand Canyon en passant par San Francisco et les studios d’Hollywood à Los Angeles… A bientôt !

  2. Bonjour, Ernest et Solal, les vaches sont magnifiques et les temples sont superbe.
    Nous avons vu sur votre site que vous étiez rentré. Pouvez-vous passer à l’école avant de repartir de nouveau pour la Californie. Par contre nous ne savons toujours pas si vous avez reçu la vidéo et la photo que nous vous avions envoyé quand vous étiez en Inde.

    1. Bonjour à tous ! On est allés à l’école lundi pour vous voir, mais nous n’avons vu que Kamel. On a bien reçu votre super photo (est-ce qu’on peut la mettre sur notre Blog?) mais pas la vidéo…
      J’espère que vous allez bien. On essaiera de venir jeudi pendant le temps de midi.
      Nous repartons en Californie début mars.
      A très bientôt!
      Ernest et Solal
      PS. Vous pouvez aussi voir notre exposition à la médiathèque !

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